Un rapport de DrugScope, une association britannique pour la lutte contre la toxicomanie, révèle la mesure dans laquelle les problèmes de toxicomanie chez les seniors demeurent cachés.
D’une manière générale, la consommation d’alcool a tendance à diminuer avec l’âge et l’utilisation de drogues illicites est moins fréquente chez les seniors que chez les jeunes. Cependant, un collège de psychiatres britanniques a souligné en 2011 que le nombre de seniors ayant des problèmes de toxicomanie augmentait rapidement. L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies a estimé que le nombre de personnes âgées ayant des problèmes de toxicomanie ou nécessitant un traitement pour cela devrait plus que doubler entre 2001 et 2020.
En dépit de cela, les seniors ayant des problèmes de toxicomanie ont toujours été un groupe marginalisé, dont les besoins particuliers n’ont jamais été bien respectés.
Le rapport « Il est temps : lutte contre la toxicomanie chez les personnes âgées » rassemble des informations sur les seniors et l’abus de substances (alcool, drogues illicites, médicaments prescrits), s’appuyant sur des recherches scientifiques et des rapports, et sur les conclusions d’une table ronde en présence de spécialistes universitaires, de politiques et de praticiens.
Le rapport met en évidence des tendances inquiétantes :
> Il a été estimé qu’au Royaume-Uni 1,4 millions de seniors de plus de 65 ans dépassent actuellement les limites de consommation recommandées ;
> Entre 2002 et 2010, les admissions à l’hôpital liées à l’alcool chez les hommes de plus de 65 ans ont augmenté de 136%, et de 132% chez les femmes ;
> Les taux de mortalité liés à l’alcool chez les plus de 55 ans ont augmenté en 2010 ;
> Pour les plus de 75 ans, le nombre de décès liés à l’alcool est à son plus haut niveau depuis 1991, lorsque les enregistrements ont commencé ;
> Ces tendances reflètent en partie les conséquences sanitaires de la drogue ou de l’alcool à long terme, mais un nombre important de seniors sont aussi des « retardataires » puisqu’ils consomment des substances d’auto-médication pour des problèmes physiques ou psychologiques liés au vieillissement ;
> Les personnes âgées constituent le groupe le plus important de ceux qui utilisent des médicaments sur ordonnance et en vente libre ;
> La population de personnes sous traitement pour des problèmes d’héroïne a également vieilli, et leur santé est de plus en plus compromise du fait que les problèmes liés à la consommation d’héroïne sont aggravés par le processus de vieillissement.
La politique de lutte contre les toxicomanies, ainsi que les médias, se concentrent toujours sur les jeunes. Mais ces problèmes d’addiction peuvent aussi affecter les seniors, certes d’une manière différente, mais cela ne les rend pas moins réels ou importants. Ils peuvent être un symptôme d’autres problèmes, comme la solitude ou l’isolement, le deuil ou les soucis financiers.
Le rapport recommande de développer une gamme d’interventions adaptées à l’âge et à faire le lien entre les problèmes de drogue et d’alcool et la politique des personnes âgées, à la fois localement et nationalement, afin d’améliorer le soutien aux personnes âgées ayant ce type de problèmes.
Nous nous engageons à vous recontacter dans la journée.