Un numéro spécial de la revue Cell Stem Cell du 4 juin fait le point sur les tendances actuelles de recherche sur la biologie du vieillissement. Voici quelques faits saillants.
Les supercentenaires partagent au moins une chose en commun : plus de 95% sont des femmes. Les scientifiques ont longtemps observé les différences entre les sexes en matière de vieillissement, sans trouver de raison particulière afin d’expliquer pourquoi les femmes vivent plus longtemps.
Cependant, il semblerait qu’une explication se trouve dans la façon dont les hormones sexuelles modifient la durée de vie. En effet, il est connu que les oestrogènes ont un impact direct sur les populations de cellules souches chez les souris femelles, de l’augmentation du nombre de cellules souches dans le sang à l’amélioration de la capacité de régénération des cellules souches du cerveau en période de chaleurs.
Des études récentes ont déjà constaté qu’une supplémentation en oestrogènes augmente la durée de vie des souris mâles, et que les eunuques humains vivent en moyenne 14 ans de plus que les hommes non castrés.
« Il est probable que le sexe joue un rôle dans la définition à la fois de la durée de vie et de la espérance de vie en bonne santé, et les effets du sexe ne peuvent être identiques pour ces deux variables », commente les chercheurs.
L’un des problèmes avec la modélisation des maladies génétiques en culture en utilisant des cellules souches est que ces dernières n’ont pas le même âge que les patients qui souffrent des maladies étudiées. Effectivement, les cellules souches reprogrammées présentent un métabolisme rajeuni lors de leur culture, une diminution des lésions d’ADN et des télomères plus longs que les cellules matures dont elles sont issues.
Des chercheurs ont donc entrepris de modifier l’horloge interne des cellules souches dans le but de modéliser les conditions d’apparition tardive chez les seniors.
« La capacité à diriger à la fois le destin des cellules et l’âge des cellules reprogrammées permettra la modélisation des maladies humaines avec une précision sans précédent », écrivent les auteurs. « La capacité de programmer et reprogrammer l’âge cellulaire sur demande présentera une étape importante sur la route du décodage du mystère du vieillissement ».
Les cellules germinales, celles qui deviennent sperme et ovules, se différencient des autres cellules de notre corps, dans la mesure où celles-ci semblent immortelles.
Le Pr. Hans-Willem Snoeck de l’Université de Columbia explique que dans une perspective évolutive, les cellules souches ne peuvent pas durer éternellement. Elles ont seulement besoin d’amener un organisme jusqu’à l’âge de la reproduction. Elles accumulent les dommages de l’ADN dans le temps et se réparent, mais continuent à fonctionner avec une capacité amoindrie.
Quant aux cellules germinales, elles sont sélectionnées de sorte que seules les plus fortes seront utilisées pour la reproduction. Pour ce faire, elles utilisent uniquement certains nutriments et se privent d’autres, à la manière de la restriction calorique chez les mammifères, les vers et autres animaux, laquelle a été reliée à l’augmentation de la durée de la vie.
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