Chaque jour dans le monde, des millions de personnes prennent des suppléments d’huile de poisson dans l’espoir de les protéger contre les maladies cardiaques. Mais ces capsules fonctionnent-elles vraiment ?
L’oméga-3 est un acide gras présent dans les poissons, les fruits de mer, certaines noix et les huiles végétales.
Plus spécifiquement, les acides gras oméga-3 sont de trois principaux types : l’ALA (acide alphalinoléique), l’EPA (acide eicosapentaénoique ) et le DHA (acide docosahexaénoique). L’ALA est un acide gras essentiel qui n’est pas produit par le corps et seule l’alimentation peut le fournir.
Les huiles de lin, de soja et e canola, ainsi que le graines de chia et les noix contiennent de l’ALA. L’EPA et le DHA peuvent être trouvés dans les poissons gras comme le saumon, le maquereau, le thon, le hareng et les sardines, ainsi que dans certains fruits de mer.
Des études ont montré que ceux qui consomment régulièrement du poisson dans le cadre d’une alimentation saine et équilibrée courent moins de risques de souffrir de problèmes cardiaques. Dans ce contexte, des millions de personnes se sont tournés vers la supplémentation en huile de poisson, mais ces suppléments ont-ils vraiment des effets sur la santé cardiaque ?
Une équipe de chercheurs a examiné 79 recherches totalisant 112059 participants qui avaient évalué les effets cardiovasculaires de la prise de suppléments d’oméga-3 et les ont comparés à des études sur la consommation normale ou inférieure en oméga-3.
Les résultats ont montré que la prise de suppléments d’oméga-3 DHA et EPA avait peu ou pas d’effets sur le risque de décès, le risque de décès suite à des problèmes cardiovasculaires ou le risque de décès par maladie coronarienne. Ces suppléments auraient également peu ou pas d’effet sur le risque d’événements cardiovasculaires, d’accident vasculaire cérébral ou de d’arythmie.
Quant à l’ALA, l’augmentation de l’apport de noix ou de produits transformés comme la margarine « fait probablement peu ou pas de différence pour les décès toutes causes confondues ou liées au cœur mais réduit certainement légèrement les événements cardiovasculaires, la mortalité coronarienne et les irrégularités cardiaques », ont conclu les chercheurs.
Cependant, cette réduction est si faible que 1000 personnes devraient augmenter leur consommation d’ALA pour que l’une d’entre elles en bénéficie. En outre, les effets de l’ALA sur le risque d’accident vasculaire cérébral demeurent incertains parce que les preuves ont été jugées de très mauvaise qualité.
« Nous pouvons être confiants dans les résultats de cette analyse qui vont à l’encontre de la croyance populaire selon laquelle les suppléments d’oméga-3 protègent le cœur. Cette analyse fournit de bonne preuves que la prise de suppléments d’oméga-3 EPA et DHA ne profite pas au cœur ni ne réduit le risque d’AVC ou de décès », ont ajouté les chercheurs.
« Les études les plus fiables ont toujours montré peu ou pas d’effet des acides gras oméga-3 EPA et DHA sur la santé cardiovasculaire. Cela dit, rien ne prouve non plus qu’augmenter la consommation de poisson gras protège le cœur ».
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