Selon un nouveau rapport, le stress augmenterait les chances de développer une déficience cognitive légère chez les seniors, un précurseur de la maladie d’Alzheimer.
Chaque année, des centaines de milliers de personnes sont diagnostiquées avec la maladie d’Alzheimer. Pour beaucoup, le premier signe est la déficience cognitive légère (MCI), une condition de pré-démence qui augmente de manière significative le risque de développer la maladie d’Alzheimer dans les mois ou années qui suivent.
Dans cette nouvelle étude, des chercheurs américains ont examiné la connexion entre le stress chronique et la déficience cognitive légère amnésique (MCIa), la forme la plus commune de MCI, dont la principale caractéristique est la perte de mémoire.
Pour cette étude, 507 seniors de plus de 70 ans ont été évalués chaque année depuis 1993. À l’aide de tests neuropsychologiques, de mesures psychosociales, d’évaluations des activités quotidiennes, etc. En 2005, le stress a commencé à être évalué selon l’échelle du stress perçu (PSS). Les scores de PSS varient de 0 à 56, les scores les plus élevés étant un stress perçu plus important.
Chaque participant ne présentait aucune démence ou MCIa à leur première évaluation de PSS. Ils ont ensuite été évalués chaque année durant environ 3,6 ans.
Une MCIa a été diagnostiquée pour 71 participants au cours de l’étude. Plus le niveau de stress était élevé, plus le risque de développer une MCIa était important. Pour chaque augmentation de 5 points dans les scores de PSS, le risque de développer une MCIa augmentait de 30%.
Les participants ont ensuite été divisés en 5 groupes en fonction de leurs scores de PSS, allant de stress élevé à peu de stress.
Les seniors du groupe au stress le plus élevé étaient presque 2,5 fois plus susceptibles de développer une MCIa que ceux des 4 groupes combinés. Ils étaient également plus susceptibles d’être des femmes, d’avoir un niveau d’éducation plus faible et des niveaux plus élevés de dépression.
Pour confirmer le rôle du stress dans l’élévation du risque de MCIa, les chercheurs ont ensuite évalué si la dépression pouvait également contribuer. La dépression est réputée associée au stress, aux troubles cognitifs et à la maladie d’Alzheimer. Cependant, elle ne semble pas affecter la relation observée entre le stress et l’apparition d’une MCIa significative.
En outre, le stress semble n’avoir aucune incidence sur l’état cognitif des seniors qui ont eu au moins un allèle E4 du gène APOE, lequel augmente le risque de développer tardivement la maladie d’Alzheimer.
« Le stress perçu reflète les tracas quotidiens qui nous ressentons tous, ainsi que la façon dont nous évaluons et faisons face à ces événements », expliquent les chercheurs. « Le stress perçu peut être altéré par la réduction du stress basé sur la pleine conscience, les thérapies cognitivo-comportementales, et les médicaments de réduction du stress. Ces interventions peuvent reporter ou même prévenir le déclin cognitif d’une individu ».
Puisque le stress peut être traité, les résultats suggèrent que la détection et le traitement du stress chez les seniors pourrait aider à retarder ou prévenir la maladie d’Alzheimer.
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