Une nouvelle étude a trouvé un lien significatif entre l’utilisation élevée de médicaments anticholinergiques, comme les somnifères populaires délivrés sans ordonnance et l’antihistaminique Benadryl, et un risque accru de démence et de développement de la maladie d’Alzheimer chez les personnes âgées.
Les anticholinergiques sont une classe de médicaments qui bloquent l’action de l’acétylcholine, un neurotransmetteur présent dans le cerveau et le corps. Cela peut conduire à de nombreux effets secondaires, comme la somnolence, la constipation, l’assèchement de la bouche et des yeux, et retenir l’urine.
Pour cette étude, des chercheurs américains ont suivi 3500 hommes et femmes de plus de 65 ans et ne présentant aucun symptôme de démence. Afin d’évaluer leur niveau d’exposition, les participants devaient avoir pris des médicaments anticholinergiques. Les chercheurs ont ensuite procédé à l’examen des dossiers informatiques auprès des pharmacies les dispensant.
D’après les données des pharmacies, les participants ont pris des doses quotidiennes durant 10 ans. Au cours de la période de suivi, 800 participants ont développé une démence.
Les résultats montrent que les médicaments les plus couramment utilisés étaient des antidépresseurs tricycliques (doxépine), des antihistaminiques de première génération (chlorphéniramine) et des antimuscariniques pour le contrôle de la vessie (oxybutynine).
Les chercheurs ont estimé que les personnes prenant au moins 10mg par jour de doxépine, 4mg par jour de chlorphéniramine, ou 5mg par jour d’oxybutynine, pendant plus de 3 ans seraient plus à risque de développer une démence.
Il existe pourtant des alternatives aux médicaments anticholinergiques contenant de la doxépine ou de la chlorphéniramine. Par exemple, pour traiter la dépression, il y a les inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine (ISRS), comme le citalopram (Celexa) ou la fluoxétine (Prozac). Il existe également des antihistaminiques de deuxième génération comme la loratadine (Claritin) pour les allergies.
Cependant, il n’existe aucune alternative à l’oxybutynine pour améliorer le contrôle de la vessie, et des changements de comportements peuvent être une option.
Certains des participants ont accepté que leur cerveau soit autopsié après leur mort. Cela pourrait révéler si la prise de médicaments anticholinergiques est plus susceptible d’entraîner des changements dans le cerveau qui sont caractéristiques des personnes qui développent la maladie d’Alzheimer.
Les chercheurs exhortent les gens à ne pas arrêter leur traitement suite aux résultats de cette étude, mais plutôt en parler avec leur médecin et de l’usage de ces médicaments.
« Les fournisseurs de soins de santé doivent examiner régulièrement les schémas thérapeutiques de leurs patients âgés, à la recherche de chances d’utiliser moins de médicaments anticholinergiques à des doses inférieures », expliquent les chercheurs.
Si les médecins doivent prescrire des anticholinergiques à leurs patients, ils devraient utiliser la dose minimale efficace, surveiller la thérapie régulièrement pour s’assurer que cela fonctionne, et arrêter le traitement si elle est inefficace.
Bien que le lien entre le risque élevé de démence et les anticholinergiques aient été trouvés auparavant, cette nouvelle étude a utilisé des méthodes plus rigoureuses, notamment dans la durée du suivi (7 ans), pour établir la force du lien.
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