Selon plusieurs études récentes, les seniors vivraient de plus en plus longtemps et en bonne santé, les problèmes graves ne survenant qu'à la toute fin de leur vie.
Les experts américains du NBER (Bureau National de Recherches Economiques) confirment dans un prérapport l’existence de la compression de morbidité, c’est-à-dire l’apparition de plus en plus tardive des maladies incapacitantes comme le diabète ou l’arthrose.
L’étude menée par des chercheurs de Cambridge et de Harvard sur un échantillon de 10.000 personnes révèle qu’aux Etats-Unis il existe bel et bien un allongement de la durée de vie sans problème majeur et une réduction de la durée de vie avec une maladie invalidante. Les chercheurs ont également relevé qu’il existait un allongement de la durée de vie avec la présence d’une maladie grave.
En parallèle, une autre étude, menée par l’University College of London (UCL) et l’université de Lucerne en Suisse, destinée à comparer l’état de santé entre la population nord-américaine et les Européens âgés de 50 à 85 ans, montre une variation considérable de l’invalidité et, en outre, sa relation entre les pays et entre les positions socio-économiques. Les résultats soutiennent l’hypothèse que les pays dont les politiques sociales sont moins développées et les inégalités sociales plus marquées ont des niveaux de handicap plus importants chez les seniors ainsi qu’une survenue plus précoce.
En effet, les niveaux de handicap étaient généralement plus élevés chez les seniors américains que chez les seniors européens. Ainsi, l’étude classe la France en 6ème position sur 15, derrière la Suède, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique, les Etats-Unis étant à la 15ème position.
Les liens entre les différentes politiques et la prévalence du handicap seraient la résultante de systèmes de santé plus ou moins favorables, et/ou pourraient être l’incidence d’intermédiaires politiques affectant les conditions de travail ainsi que le degré de protection sociale.
Par exemple, en 2007, la plupart des Européens profitaient d’une couverture de santé universelle, tandis qu’aux Etats-Unis, seulement 43 millions de personnes (17% de la population) étaient assurées, les programmes de santé universels (Medicare) étant uniquement à destination de seniors de plus 65 ans. En outre, le système de santé américain prête moins d’attention à la prévention que ceux des pays d’Europe et offrent moins de compensation ou de mesures de prestations en cas d’invalidité. Les Etats-Unis font partie de l’OCDE avec des critères d’admissibilité plus stricts pour les prestations d’invalidité et avec des durées plus courtes de prise en charge financières.
Dans une certaine mesure, ces politiques peuvent expliquer la forte prévalence de l’incapacité aux Etats-Unis comparée à la grande majorité des pays européens.
Les conditions de travail semblent également influer sur la survenue d’incapacités. Ainsi, les pays prônant des politiques actives sur la sécurité au travail peuvent atténuer certains effets sanitaires néfastes et les mauvaises conditions de travail. Aux Etats-Unis et en Europe de l’Est, cet aspect semble être moins développé, induisant ainsi des conditions de travail plus médiocres et des effets sanitaires indésirables plus prononcés.
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