Selon une nouvelle étude, un comportement sédentaire chez les seniors peut rendre leur risque de développer une démence comparable à celui des personnes génétiquement prédisposées à la maladie.
Dans le monde, environ 47,5 millions de personnes vivent avec une démence. En 2030, ce nombre devrait atteindre 75,6 millions.
La maladie d’Alzheimer est la forme la plus courante de démence, représentant environ 60 à 80% de tous les cas. En France, elle touche près d’un million de personnes.
L’un des plus grands facteurs de risque d’Alzheimer est le gène APOE4. Les personnes possédant ce gène sont 3 fois plus susceptibles de développer la maladie, et celles qui possèdent deux copies du gène le sont 8 à 12 fois plus.
Cependant, les chercheurs de cette nouvelle étude pensent que le risque de démence peut être tout aussi élevé pour les seniors qui ont un comportement sédentaire.
Les recommandations en matière d’activité physique pour les seniors sont d’environ 150 minutes d’exercice d’intensité modérée par semaine, ou 75mn d’intensité vigoureuse. Toutefois, une étude de 2015 montre que les seniors de plus de 60 ans passent environ 9,4 heures par jour sédentaires, ce qui équivaut à 65-80% de leur éveil.
Pour cette étude, les chercheurs de l’université McMaster au Canada ont enquêté sur l’association entre l’activité physique et le risque de démence chez les seniors, avec ou sans gène APOE4.
Ils sont arrivés à leurs conclusions en analysant l’activité physique et le développement de la démence chez 1646 seniors. Tous les participants ne présentaient aucune démence au début de l’étude. Ils ont été suivis durant 5 ans.
Parmi les seniors qui ne portaient pas le gène APOE4, les chercheurs ont constaté que ceux qui étaient sédentaires étaient plus susceptibles de développer une démence.
Chez ceux portant le gène APOE4, cependant, il n’y avait aucune différence significative quant au risque de démence par rapport à ceux qui étaient ou non sédentaires.
Selon les chercheurs, ces résultats indiquent que le manque d’exercice peut être tout aussi risqué pour le développement de la démence qu’être porteur du gène APOE4.
« Le message important ici est que l’inactivité peut contrecarrer les effets protecteurs d’un ensemble sain de gènes », commentent les chercheurs.
Mais il n’y a pas que des mauvaises nouvelles : les résultats de cette étude montrent également que l’augmentation de l’activité physique peut protéger contre le développement de la démence chez les seniors non porteurs du gène APOE4.
« Bien que l’âge soit un marqueur important de la démence, de plus en plus de recherches montrent un lien entre les facteurs génétiques et le style de vie », précisent les chercheurs. « Cette recherche montre que l’exercice peut atténuer le risque de démence chez les personnes sans le gène APOE4. Toutefois, davantage d’études sont nécessaires pour déterminer les implications du point de vue de la santé publique ».
« Un mode de vie physiquement actif aide le cerveau à fonctionner plus efficacement. Cependant, il est difficile aujourd’hui de savoir quel type d’exercice peut réduire le risque de démence ».
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