Une récente étude démontre que plus on avance dans l'âge, plus on se sent satisfait de notre vie, en particulier chez les seniors de 69 ans, mais également chez les jeunes de 23 ans.
Les sciences du comportement et sociales ont montré un intérêt croissant pour l’auto-déclaration de satisfaction comme mesures du bien-être. De cet intérêt est née une littérature scientifique importante qui a établi que le bien-être suivait une courbe en forme de U liée à l’avancée dans l’âge. Ainsi, nous serions plus heureux à la vingtaine et à la fin de la soixantaine.
Une théorie est que la forme de U serait entraînée par des aspirations non satisfaites qui sont douloureusement ressenties pendant la quarantaine. Une théorie complémentaire s’appuie sur le constat neuroscientifique que la réaction émotionnelle résultant d’opportunités manquées diminue avec l’âge à tel point que les seniors peuvent ressentir moins de regret concernant leurs aspirations insatisfaites.
En supposant que le regret des aspirations insatisfaites pousse la forme de U, cela implique que les gens se trompent radicalement sur leur prévision du bien-être au cours du cycle de vie. Lorsqu’on est jeune, on s’attend à un bel avenir alors que son bien-être réel diminue. A contrario, les seniors ajusteraient leurs aspirations à la baisse malgré un bien-être en hausse.
Cette étude a été conduite par le chercheur Hannes Schwandt de la London School of Economics sur 23 161 Allemands âgés de 17 à 85 ans. Elle révèle qu’effectivement la courbe de satisfaction du bien-être forme un U entre 20 et 70 ans, avec des pics autour de 23 et de 69 ans. Le minimum de la courbe se situe au milieu de la cinquantaine et une nouvelle baisse est enregistrée après 75 ans où les attentes diminuent en même temps que la sensation de bien-être.
Ces résultats montrent que l’âge joue un rôle majeur dans les prévisions de satisfaction de la vie. Les jeunes surestiment fortement leur satisfaction de bien-être futur tandis que les seniors ont tendance à la sous-estimer. La similitude des tendances observées dans les régions d’Allemagne où l’étude a été menée ainsi que leur stabilité indiquent que les résultats pourraient être généralisés à d’autres pays développés et à diverses époques.
La principale cause des préjugés liés à l’âge est que les gens sous-estiment la rapidité avec laquelle ils s’adaptent au développement socio-économique en particulier au sujet de l’évolution des revenus. Ainsi, lorsqu’on est jeune, on espère beaucoup de ses revenus, alors que les seniors, confrontés à la baisse des revenus, ne commettent plus cette erreur de prévision. Hannes Schwandt suppose également que la courbe en U est entraînée par des attentes insatisfaites qui affectent négativement le bien-être des quarantenaires, attentes qui sont abandonnées à la fin de la cinquantaine et leur insatisfaction vécue avec moins de regret au cours de la vieillesse.
Il suggère ainsi de s’inspirer des seniors qui se sentiraient moins déçus par leurs attentes insatisfaites puisqu’ils disposent de suffisamment de sagesse et de recul pour ne pas trop éprouver de nostalgie quant à leurs opportunités ratées.
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