Selon une nouvelle étude, la phase de sommeil paradoxal REM, le stade où la plupart de nos rêves se produisent, est essentielle pour se préserver de la démence.
On sait que les personnes atteintes de démence ont souvent des troubles du sommeil. Cependant, les chercheurs ne savent pas pourquoi ces troubles se produisent ni quels types influencent les probabilités de développer une démence.
Une nouvelle étude, publiée dans la revue Neurology, a étudié la phase de sommeil paradoxal REM afin de vérifier un éventuel lien avec l’incidence de la démence.
Le sommeil possède 2 grandes phases : les phases REM et non REM. Les 4 premières étapes du sommeil sont toutes des non REM, tandis que la cinquième et dernière étape est une phase REM, qui se produit généralement après 90 minutes de sommeil non REM. C’est à ce moment que le cerveau fait la plupart des rêves.
Les chercheurs ont examiné des seniors de plus de 60 ans et les ont suivis pendant 19 ans. Les stades de sommeil ont été évalués à l’aide de la polysomnographie, une approche très largement utilisée pour évaluer les phases et les troubles du sommeil. Cette technique permet de déterminer les cycles de sommeil et les différents stades, tels que les phases REM et non REM, en enregistrant des éléments comme les changements physiologiques et les ondes cérébrales.
Durant le suivi, les chercheurs ont diagnostiqué 32 cas de démence, dont 24 cas d’Alzheimer. Ceux qui ont développé une démence ont passé en moyenne 17% de leur sommeil total en REM, alors que ceux qui n’ont pas reçu de diagnostic pour une démence ont passé en moyenne 20% en REM.
Les chercheurs ont ajusté les variables telles que le sexe et l’âge, et ils ont trouvé une forte corrélation entre un risque de démence plus élevé et un pourcentage plus faible de sommeil paradoxal et la latence du sommeil, laquelle se réfère au temps passé pour atteindre la phase REM.
Plus précisément, pour chaque point de réduction du pourcentage de REM, les chercheurs ont constaté une augmentation de 9% du risque de démence.
La corrélation est restée même après les ajustements pour les facteurs de confusion possibles tels que les facteurs de risque cardiovasculaire, la dépression et les médicaments.
Les chercheurs ont exclu de leur analyse ceux qui avaient à la base une déficience cognitive légère, un marqueur précoce de la maladie d’Alzheimer, ainsi que ceux qui ont développé une démence au tout début de l’étude.
« Dans notre étude, l’association entre la réduction du sommeil paradoxal et la démence n’a pas été expliquée par ceux qui avaient une déficience cognitive ou par ceux qui ont développé une démence durant les 3 premières années, ce qui suggère que la réduction du sommeil paradoxal n’est pas simplement une conséquence de l’apparition d’une démence. Les mécanismes possibles peuvent inclure le stress ou l’anxiété, qui freinent le sommeil paradoxal et augmentent le risque de démence, ou le rôle contributif des troubles du sommeil, comme une respiration désordonnée ».
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