Selon une étude menée par l'Inserm et présentée cette semaine à la conférence internationale de l'Association Alzheimer à Boston, travailler plus longtemps diminuerait le risque de développer la maladie.
Ce lundi 15 juillet 2013 s’est tenue la conférence internationale de l’Association Alzheimer à Boston. Il a été présenté les résultats d’une enquête menée par l’Inserm, à l’initiative du CIL (Centre International de la Longévité), auprès de 429.000 affiliés au RSI, la caisse d’assurance maladie et de retraite des indépendants.
L’étude révèle qu’après 60 ans, chaque année de travail supplémentaire permettrait de réduire de 3% le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Grâce aux données fournies par le RSI sur l’âge, le moment de départ à la retraite, l’état de santé et la présence ou non de la maladie d’Alzheimer concernant ses cotisants retraités depuis en moyenne 12 ans, l’Inserm a pu donc constater que travailler plus longtemps permettrait de se préserver contre la survenue de la démence, caractérisée le plus couramment par la maladie d’Alzheimer.
Evidemment, cette enquête doit encore faire l’objet de recherches supplémentaires. Son objectif était de comparer dans un premier temps le risque de développement de la maladie en fonction de l’âge au moment du départ à la retraite. Ainsi, si on repousse l’âge de départ à la retraite de 60 à 65 ans, on peut réduire de 15% les risques de survenue. Mieux, si on continue de travailler au-delà de 65 ans, la baisse continue.
Il s’agit d’une aubaine pour les politiques dans nos sociétés occidentales qui sont contraints de trouver des solutions pertinentes pour retarder l’âge du départ à la retraite en raison de l’augmentation constante et linéaire de l’espérance de vie. Mais cette étude permet également d’asseoir l’idée déjà établie chez les professionnels de santé que les activités intellectuelles et physiques contribuent à retarder la survenue des premiers symptômes de démence.
Allongement de l’espérance de vie oblige, les cas de démence vont significativement augmenter dans les 15 prochaines années. C’est également ce que conclut une équipe d’épidémiologistes de l’Inserm suite à la création d’un nouveau modèle statistique destiné à estimer l’importance du phénomène et l’impact de la prévention de certains facteurs de risque.
Ainsi, d’ici 2030, nous observerons une augmentation de 75% des cas de démence dans la population générale et de 200% chez les plus de 90 ans. La maladie d’Alzheimer représentant quant à elle 60 à 70% des cas.
Même si ces chiffres peuvent effrayer, ils n’ont pourtant rien de surprenant puisque le nombre de cas de démence suit la courbe d’augmentation de l’espérance de vie. D’après l’Inserm, en 2030, les femmes vivront en moyenne 87,6 ans, soit une augmentation de 2,8 ans par rapport à 2010, et les hommes jusqu’à 81,5 ans, soit 3,5 ans de plus.
On sait que l’hypertension et le diabète ont une incidence sur le risque de démence. Ces deux facteurs de risque vasculaires sont désormais mieux pris en charge. Les chercheurs estiment qu’une intervention efficace pour contrôler l’hypertension permettrait de réduire de 2,7% le nombre de cas de démence en 2030 chez les patients de 65 à 85 ans.
On sait également qu’il faut favoriser les activités intellectuelles tout au long de sa vie pour retarder les effets du vieillissement de la mémoire, de même que pratiquer une activité physique aussi longtemps que possible pour réguler l’hypertension artérielle et réduire les risques cardiovasculaires.
On optera aussi pour l’arrêt du tabac, une alimentation riche en oméga-3, vitamines C et E, pauvre en sel et exempte de cholestérol.
De nombreuses mutuelles seniors peuvent vous accompagner dans la prévention de la maladie d’Alzheimer, notamment concernant l’arrêt du tabac et la prise en charge de certains actes de médecine douce.
Nous nous engageons à vous recontacter dans la journée.