Une nouvelle étude a montré que les personnes vivant avec un trouble dépressif majeur étaient biologiquement plus âgées que les personnes sans dépression et que les traumatismes de l’enfance exacerbaient cet effet.
La dépression majeure est l’un des problèmes de santé mentale les plus courants dans les pays développés. En France, on estime qu’une personne sur cinq connaît ou connaîtra un épisode dépressif au cours de sa vie.
La maladie a été liée à divers autres effets indésirables, allant du raccourcissement de la durée de vie à un risque plus élevé de problèmes cardiovasculaires.
De nouvelles recherches montrent qu’une dépression majeure peut également signifier un vieillissement prématuré. Des scientifiques néerlandais ont étudié la structure de l’ADN de personnes souffrant de dépression et ont fait une découverte fascinante. En effet, ils ont découvert que l’ADN des personnes dépressives était en moyenne plus âgé de 8 mois que celui des personnes sans dépression.
Les chercheurs ont présenté leurs résultats dans la revue American Journal of Psychiatry.
En outre, cet effet de vieillissement prématuré était plus significatif chez les personnes qui avaient eu des expériences négatives dans leur enfance, telles que la violence, les traumatismes, la négligence et la maltraitance.
Les chercheurs ont examiné l’ADN de 811 personnes dépressives et de 319 personnes saines. Les participants étaient inscrits à l’étude néerlandaise sur la dépression et l’anxiété.
À l’aide d’échantillons de sang, les chercheurs ont examiné l’évolution de l’ADN des participants avec l’âge. L’étude a révélé que les changements épigénétiques se produisaient plus rapidement chez les personnes souffrant de dépression.
L’épigénétique est l’étude des modifications de l’expression des gènes qui n’affectent pas la séquence de l’ADN. Ces changements peuvent survenir en raison de multiples facteurs, notamment l’environnement et le mode de vie.
Un des mécanismes par lesquels le changement épigénétique se produit est appelé méthylation de l’ADN, c’est-à-dire lorsqu’un groupe méthyle est transféré et ajouté à l’ADN.
Dans l’ensemble, les scientifiques ont constaté que les personnes atteintes d’un trouble dépressif majeur présentaient un degré de méthylation et un changement épigénétique indiquant un âge plus avancé. Plus spécifiquement, cela signifie que les personnes dépressives étaient biologiquement plus âgées, de 8 mois, que les personnes non dépressives.
Dans certains cas de dépression grave, cet âge biologique était de 10 à 15 ans plus vieux que l’âge chronologique.
L’étude a également révélé que les personnes ayant subi des traumatismes durant l’enfance étaient biologiquement plus âgées de 1,06 an, en moyenne, que les personnes n’ayant subi aucun traumatisme.
Les chercheurs commentent leurs conclusions en ces termes : « Le fait que nous ayons constaté des résultats similaires dans les échantillons de sang et dans les tissus cérébraux post-mortem contribue à conforter la conviction selon laquelle il s’agit d’un effet réel. Ce que nous voyons est en fait une horloge épigénétique dans laquelle les schémas de modification de l’ADN sont un indicateur de l’âge biologique. Et cette horloge semble aller plus vite chez ceux qui sont déprimés ou stressés ».
« Et cette différence devient plus apparente lorsque l’âge augmente, notamment chez les seniors ».
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