Une nouvelle étude montre des changements métaboliques qui surviennenet dans le cerveau des femmes ménopausées et périménopausées, suggérant qu’une perte d’œstrogène pourrait rendre ces femmes vulnérables au développement de la maladie d’Alzheimer.
Environ deux tiers des personnes atteintes d’Alzheimer sont des femmes, selon les estimations 2017. Comme l’expliquent les chercheurs, après la vieillesse, le fait d’être une femme est le deuxième facteur de risque le plus important de développement de la maladie d’Alzheimer.
Bien que les mécanismes responsables de ce risque accru ne soient pas encore connus, des recherches antérieures ont laissé entrevoir la transition vers la ménopause comme une clé potentielle.
Cette transition implique également des changements neurologiques et métaboliques. Une équipe de chercheurs américain a donc décidé d’étudier ces transformations.
Les chercheurs ont examiné comment le cerveau de 43 femmes métabolisait le glucose, qui est la principale source d’énergie des cellules du cerveau.
En fait, des études antérieures ont rapporté que de faibles niveaux de sucre pourrait déclencher le développement de la maladie d’Alzheimer.
Dans cette nouvelle étude, les femmes participantes avaient entre 40 et 60 ans. Parmi elles, 15 étaient préménopausées, 14 étaient en périménopause (transition vers la ménopause) et 14 étaient ménopausées.
L’étude a révélé que les femmes périménopausées et ménopausées avaient des niveaux de glucose métabolisé significativement plus faibles que celles qui étaient préménopausées.
En outre, les chercheurs ont trouvé des signes de dysfonctionnement mitochondrial, ce qui signifie que les cellules du cerveau n’étaient pas aussi efficaces dans le traitement de l’énergie.
Ces femmes ménopausées et périménopausées ont également obtenu des scores significativement plus faibles dans les tests de mémoire.
Ces résultats corroborent des recherches antérieures qui ont montré un lien entre la ménopause et l’augmentation de la protéine bêta-amyloïde dans le cerveau, un biomarqueur de la maladie d’Alzheimer.
Le déclin cognitif est connu pour être associé à la ménopause et les chercheurs suggèrent que la carence en œstrogènes qui caractérise la ménopause peut également être responsable de la neurodégénérescence survenant dans la maladie d’Alzheimer.
Les cellules du cerveau ont des récepteurs d’œstrogènes et une baisse des niveaux d’œstrogènes peut provoquer une réaction de famine dans les cellules. Un tel état métabolique peut conduire à un dysfonctionnement des cellules cérébrales.
« Nos résultats montrent que la perte d’œstrogènes au cours de la ménopause ne réduit pas seulement la fertilité, elle conduit également à la perte d’un élément neuroprotecteur clé dans le cerveau féminin et une plus grande vulnérabilité au vieillissement cérébral et à la maladie d’Alzheimer », expliquent les chercheurs.
« Nous devons d’urgence résoudre ces problèmes car actuellement 850 millions de femmes dans le monde entrent ou sont entrées en ménopause. Nos études démontrent que les femmes ont besoin de soins médicaux dès la quarantaine, bien avant tout symptôme endocrinien ou neurologique ».
« Davantage de recherches sont nécessaires afin de tester l’efficacité des thérapies hormonales substitutives et leur innocuité aux tous premiers stades de la ménopause, et pour corréler les changements hormonaux avec le risque de maladie d’Alzheimer », concluent les chercheurs.
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