De nouveaux résultats pourraient changer le visage du traitement d’Alzheimer. En effet, le virus de l’herpès simplex joue un rôle essentiel dans la maladie, et les médicaments anti herpétiques ont un effet réducteur significatif sur le risque de démence.
Le mois dernier, une étude a rapporté des preuves que les virus sont impliqués dans la maladie d’Alzheimer. Les analyses post-mortem du tissu cérébral ont révélé que les personnes qui vivaient avec Alzheimer étaient 6 à 7 fois plus sujettes au virus du l’herpès que les personnes sans Alzheimer.
Mais ce n’est pas la seule étude à mettre en évidence un lien entre l’herpès et la démence. En fait, trois autres études ont montré ce lien et un article récemment publié dans la revue Journal of Alzheimer’s Disease a synthétisé leurs résultats.
Ruth Itzhaki, professeur de neuroscience et de psychologie expérimentale à l’Université de Manchester au Royaume-Uni, et Richard Lathe, professeur à la Division of Infection and Pathway Medicine de l’Université d’Édimbourg, sont les auteurs de cet article.
Les études référencées dans cet article sont deux recherches (Tsai et al., 2017, et Chen et al., 2018) qui suggèrent que l’infection aigüe au zona expose les gens à un risque plus élevé de démence, et un article qui montre qu’un traitement agressif avec des médicaments anti herpétiques réduit considérablement le risque de démence.
Cette dernière étude, jugée « la plus importante » par les Pr. Itzhaki et Lathe, a examiné 8 362 personnes âgées de plus de 50 ans ayant reçu un diagnostic d’infection par le virus de l’herpès simplex, ainsi qu’un groupe témoin de 25 086 personnes en bonne santé appariées selon l’âge.
Les deux groupes ont été suivis pendant près d’une décennie, entre 2001 et 2010. Dans le groupe des porteurs du virus de l’herpès, le risque de démence était plus de 2,5 fois plus élevé que dans le groupe témoin.
L’étude a également révélé qu’un traitement antiviral agressif réduisait de manière significative (de 10 fois) le risque relatif de démence.
Le Pr. Lathe a commenté ces nouvelles découvertes en précisant que « non seulement l’ampleur de l’effet antiviral est remarquable, mais aussi le fait que, malgré la durée relativement brève et moment du traitement, chez la plupart des patients gravement atteints par le virus de l’herpès simplex, il semblait prévenir les dommages à long terme dans le cerveau qui entraînent la maladie d’Alzheimer ».
« Cette étude et deux autres fournissent la première preuve d’un lien de causalité entre l’infection par le virus de l’herpès et la maladie d’Alzheimer, une découverte extrêmement importante. Je crois que nous sommes les premiers à réaliser les implications de ces données frappantes sur la maladie d’Alzheimer qui affecte principalement les seniors », explique le Pr. Itzhaki.
« Mais nous croyons que ces antiviraux sûrs et facilement disponibles peuvent avoir un rôle important à jouer dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer chez ces patients. Dans l’avenir, il pourrait être possible de prévenir la maladie d’Alzheimer par la vaccination contre le virus de l’herpès dès l’enfance », a conclu le Pr. Itzhaki.
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