Selon une nouvelle étude américaine, les seniors en établissement de vie assistée voient leurs droits à la liberté sexuelle réduits en raison d’un manque de politiques concernant la question et des actions du personnel et des administrateurs de ces établissements.
Bien que ces installations de vie assistée soulignent l’indépendance et l’autonomie, cette étude révèle que le personnel et les administrateurs se comportent de manière à créer un environnement de surveillance. Les résultats, publiés dans la revue The Journals of Gerontology, indiquent un conflit entre l’autonomie et la protection des résidents en ce qui concerne la liberté sexuelle dans ces établissements.
De plus en plus de seniors vivent en établissement de vie assistée, et leur nombre ne devrait cesser de croître à mesure que les adultes continuent de vivre plus longtemps. Le règlement dans ces installations peut varier, mais partagent tous la mission de fournir un environnement familial qui met l’accent sur le choix des résidents, l’autonomie, la vie privée et le contrôle. En dépit de cette philosophie, l’autonomie des résidents peut être restreinte de façon significative, y compris leur sexualité et choix d’intimité.
L’activité sexuelle ne diminue pas nécessairement à mesure que les gens vieillissent. La fréquence de l’activité sexuelle chez les seniors est certes plus faible que chez les jeunes adultes, mais la majorité maintient l’intérêt d’un comportement sexuel et intime. Se livrer à des relations sexuelles, qui sont associées au bien-être psychologique et physique, exige une prise de décision autonome.
Alors que ces établissements possèdent de nombreuses règles, ils manquent généralement de politiques systématiques sur la façon de gérer le comportement sexuel parmi les résidents, lequel relève du droit de ces derniers.
« Les résidents des établissements de vie assistée n’ont aucun droit explicite sur la sexualité », commentent les chercheurs. « Il y a la surveillance et la responsabilité de la santé et le bien-être des résidents, mais cela ne signifie pas refuser aux personnes le droit de faire des choix ».
Les chercheurs ont recueilli des données issues de plusieurs établissements de vie assistée concernant les résidents, mais également le personnel administratif et de santé, ainsi que les familles.
L’étude a révélé que le personnel et les administrateurs affirmaient que les résidents avaient le droit à un comportement sexuel et intime, mais ont fourni des justifications pour les exceptions et les stratégies qui ont créé un environnement de surveillance, ce qui a découragé et empêché le comportement sexuel et intime.
Les souhaits de la famille a également joué un rôle important : elle est souvent très protectrice envers ses parents ou grands-parents et est mal à l’aise avec l’idée de nouveaux partenariats romantiques et intimes.
Le personnel et les administrateurs ont exprimé leurs préoccupations au sujet du consentement et de la déficience cognitive. Plus des 2/3 des résidents des établissements de vie assistée ont un certain niveau de déficience cognitive (de légère à la maladie d’Alzheimer). Ils se sentent alors responsables de la protection des résidents et se prémunissent contre les abus sexuels, même si une personne n’a pas été officiellement diagnostiquée.
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