Une nouvelle étude suggère une association entre la perte auditive et le déclin cognitif, caractéristique de la démence et qui précède souvent la maladie.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a identifié la démence comme une priorité de santé publique qui nécessite davantage de recherche, en particulier sur les causes et les facteurs de risque modifiables.
Aujourd’hui, environ 50 millions de personnes sont atteintes de démence dans le monde et ce chiffre devrait atteindre 75 millions d’ici 2030.
Il n’existe actuellement aucun traitement efficace permettant de prévenir ou d’inverser l’évolution de la maladie. Cependant, un diagnostic précoce peut améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de démence et celles des aidants.
Identifier le déclin précoce de la mémoire et la capacité de réflexion pourrait également aider à développer des traitements plus efficaces que ceux qui ciblent les stades ultérieurs de la démence.
Le déclin cognitif subjectif, c’est-à-dire les changements de la mémoire et des capacités de réflexion que les gens remarquent en eux-mêmes, peut indiquer des caractéristiques subtiles du déclin cognitif qui ne se retrouvent pas dans les tests objectifs de performance.
Ce fait est confirmé par des études d’imagerie qui ont lié la fonction cognitive subjective aux changements cérébraux qui précèdent la démence.
De telles découvertes confortent la notion selon laquelle les fonctions cognitives subjectives englobent un spectre comprenant des déficiences cognitives légères et la prédémence.
La perte auditive et le déclin cognitif ont certaines caractéristiques en commun. Leurs causes impliquent plusieurs facteurs et, dans de nombreux cas, les deux s’aggravent avec le temps. Ces caractéristiques communes indiquent probablement une accumulation de dommages auditifs et neurodégénératifs au cours de la vie.
Des chercheurs américains ont décidé d’étudier le lien entre la perte d’audition et le déclin cognitif. Ils ont analysé les données de 51 529 hommes âgés en 1986 de 40 à 75 ans. Après le début de l’étude, tous les participants remplissaient un questionnaire tous les deux ans sur leur mode de vie, l’utilisation de médicaments, leur régime alimentaire et les antécédents médicaux.
En 2006, plus de 28 000 participants ont répondu à des questions sur leur audition et 26 000 d’entre eux ont répondu à des questionnaires sur la fonction cognitive subjective. Les chercheurs ont ensuite extrait les données de 10 000 d’entre eux répondant aux critères de leur analyse.
En étudiant les données, les chercheurs ont constaté que, par rapport aux participants n’ayant déclaré aucune perte auditive en 2006 :
« Nos découvertes montrent que la perte d’audition est associée à l’apparition récente de problèmes cognitifs subjectifs qui peuvent indiquer des changements précoces dans la cognition », ont conclu les chercheurs.
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