Selon une étude réalisée au département de neurochirurgie à l’hôpital universitaire d’Helsinki, même les patients âgés de plus de 75 ans peuvent récupérer d’une grave lésion cérébrale traumatique. Cette étude est la première à décrire les résultats sur des patients âgés traités chirurgicalement pour des hématomes sous-duraux aigus.
Il est généralement admis que les patients âgés souffrant d’un hématome sous-dural aigu ne doivent pas être opérés dans la mesure où peu survivent ou peuvent revenir à une vie indépendante. Cependant, la population mondiale vieillit rapidement, ce qui conduit à une augmentation du taux d’accidents à la retraite. Dans le pire de cas, même une chute peut conduire à une hémorragie cérébrale.
L’âge est l’un des facteurs prédictifs des résultats les plus significatifs chez les patients ayant une lésion cérébrale traumatique. Si le patient est jeune, un hématome sous-dural aigu est normalement traité par une opération neurochirurgicale. Toutefois, même chez les patients jeunes, la mortalité et la morbidité sont très communs, malgré le traitement chirurgical.
Chez les patients âgés, le taux de réussite de la chirurgie chute drastiquement compte tenu du fait que nombre d’entre eux utilisent typiquement des médicaments anticoagulants oraux pour traiter des maladies cardiovasculaires.
Le département de neurochirurgie de l’hôpital universitaire d’Helsinki est une exception dans sa manière de traiter chirurgicalement les patients âgés souffrant d’hématomes sous-duraux aigus. Des chercheurs viennent de déterminer la façon dont l’état fonctionnel des patients avant la blessure et l’utilisation de médicaments anticoagulants influencent le pronostic de patients de plus de 75 ans opérés pour un hématome sous-dural aigu.
L’étude a montré que des patients âgés sous anticoagulants et conduits à l’hôpital avec un hématome sous-dural aigu avaient une durée de vie après l’opération comparable à celle de leurs pairs qui ne prenaient pas d’anticoagulants.
« Nous ne devons pas tirer de conclusions trop hâtives, mais il semble que dans environ la moitié des cas, même les seniors âgés peuvent bénéficier d’une chirurgie et retrouver une vie indépendante ».
Selon les chercheurs, cette étude jette un nouveau regard sur la vieille hypothèse que le traitement chirurgical des seniors n’est pas un cours raisonnable d’action : « La décision de traiter par la chirurgie ne doit pas être fondée uniquement sur l’âge, même si c’est commun ».
La chirurgie d’un hématome sous-dural aigu suivi par des soins intensifs et une réhabilitation impliquent des coûts importants et peuvent causer de grandes souffrances pour les patients et leur entourage. Il est donc important de pratiquer une chirurgie uniquement sur des patients qui sont le plus susceptibles d’en bénéficier.
« Mais comment définit-on un mauvais pronostic ? Si seulement un patient sur dix sera suffisamment rétabli pour vivre à la maison, est-ce que le traitement en vaut la peine ? Si la moitié des patients traités meurent dans l’année, le traitement est-il utile ? Ce n’est pas une décision médicale », expliquent les chercheurs. Ces derniers soulignent que dans l’avenir, le traitement chirurgical sera davantage limité aux patients avec la plus grande probabilité de récupération.
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