Certaines études ont suggéré que boire de l’alcool avec modération pourrait réduire le risque de démence, mais une nouvelle étude tire des conclusions solides sur le lien entre la consommation d’alcool et le risque de démence.
À mesure que la population vieillit, de plus en plus personnes risquent de développer une démence. Selon les estimations, environ 50 millions de personnes vivent avec une démence aujourd’hui et plus de 130 millions en seront affectés d’ici 2050.
En France, on estime à 1 million de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et les experts estiment que d’ici 2050, ce nombre aura presque triplé.
Dans ce contexte, la recherche sur les facteurs de risque de développement de la démence est essentielle et les dernières études ont montré un large éventail de facteurs de risque.
Une nouvelle étude française menée par des chercheurs de l’INSERM a examiné 9087 personnes âgées de 35 à 55 ans au début de l’étude. Ils ont été suivis durant 23 ans. Les chercheurs ont évalué régulièrement la consommation d’alcool et la dépendance potentielle en utilisant des questionnaires standards et en examinant les admissions à l’hôpital liées à l’alcool. Ils ont également examiné les dossiers hospitaliers pour les cas de démence, ainsi que pour tout diagnostic de maladies cardiométaboliques, comme les maladies cardiaques ou le diabète.
Pour les besoins de l’étude, les chercheurs se sont appuyés sur les directives britanniques sur la consommation d’alcool, avec plus de 14 unités d’alcool par semaine étant considérées comme une consommation excessive. Un verre de vin compte pour une unité d’alcool, tandis que 14 unités hebdomadaires représentent le seuil maximal pour ce qui est considéré comme une consommation nocive d’alcool.
Au cours de 23 années de suivi, 397 personnes ont développé une démence.
Les résultats ont révélé que l’abstinence d’alcool au cours de la quarantaine et la consommation excessive d’alcool augmentaient considérablement le risque de démence, comparativement à la consommation légère à modérée. Plus précisément, les admissions à l’hôpital liées à l’alcool ont multiplié par quatre le risque de démence.
Par ailleurs, l’abstinence à long terme était également associée à un risque plus élevé de démence, en raison d’une incidence plus élevée de maladies cardiométaboliques.
Les chercheurs expliquent que leurs résultats renforcent la preuve que la consommation excessive d’alcool est un facteur de risque de démence. Par ailleurs, ces résultats encouragent également l’utilisation de seuils inférieurs de consommation d’alcool dans les lignes directrices visant à promouvoir la santé cognitive chez les seniors.
Cependant, les chercheurs avertissent que les résultats de cette étude « ne devraient pas inciter les personnes qui ne boivent pas à commencer à boire compte tenu des effets néfastes connus de la consommation d’alcool sur la mortalité, les troubles neuropsychiatriques, la cirrhose et le cancer ».
« La consommation d’alcool de 1 à 14 unités par semaine peut être bénéfique pour la santé du cerveau. Cependant, les choix en matière d'alcool doivent tenir compte de tous les risque associés, y compris les maladies du foie et le cancer ».
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