Une nouvelle étude publiée dans la revue Neuropsychologia révèle que le bilinguisme entraîne des changements dans la structure du cerveau qui sont liés à la résilience contre la maladie d’Alzheimer et la déficience cognitive légère.
De plus en plus d’études indiquent que parler 2 langues ou davantage est un moyen viable de retarder ou de prévenir la maladie d’Alzheimer.
L’une d’elles, par exemple, a indiqué que le fait de parler deux langues pouvait retarder la maladie de 4,5 ans. Ses auteurs ont ensuite suggéré que le bilinguisme pourrait contribuer au développement de certaines zones cérébrales qui contrôlent la fonction exécutive et les tâches d’attention.
Alors que de telles études ne faisaient que supposer que c’était le cas, une nouvelle recherche a utilisé des données IRM pour examiner les régions cérébrales associées à la mémoire, qui sont connues pour être atteintes par la maladie d’Alzheimer et par son précurseur, la déficience cognitive légère.
Il s’agit de la première étude évaluant non seulement les zones cérébrales responsables du langage et de la cognition, mais aussi l’existence d’un lien entre l’apparition de ces zones et le fonctionnement de la mémoire chez un groupe de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
D’après les chercheurs, deux autres aspects distinguent cette nouvelle étude de la situation actuelle : le statut d’immigration des participants à l’étude a été considéré comme un facteur de confusion potentiel, de même que le fait que les chercheurs aient plutôt utilisé les données IRM que des tomographies informatisées, considérées comme moins fiables.
Pour leur expérience, les scientifiques ont examiné le cerveau et la fonction de la mémoire de :
Plus précisément, les chercheurs ont examiné les lobes temporaux médiaux, lesquels jouent un rôle clé dans la formation de la mémoire, ainsi que les zones frontales du cerveau.
Dans les domaines liés au contrôle linguistique et cognitif, les chercheurs rapportent que les patients multilingues ayant une MCI ou la maladie d’Alzheimer avaient un cortex plus épais que les patients monolingues. « Notre nouvelle étude contribue à l’hypothèse selon laquelle deux langues font fonctionner des régions spécifiques du cerveau et peuvent augmenter l’épaisseur corticale et la densité de la matière grise », commente les chercheurs.
« Nos résultats contribuent à la recherche qui indique que parler plus d’une langue est l’un des facteurs de style de vie qui contribue à la réserve cognitive ». Le concept de réserve cognitive fait référence à la capacité du cerveau à faire face à un défi en trouvant des moyens alternatifs pour accomplir une tâche.
« Les résultats soutiennent la notion que le multilinguisme et ses avantages cognitifs et socioculturels associés sont liés à la plasticité cérébrale. Notre étude semble suggérer que les personnes multilingues sont capables de compenser la perte de tissus liés à Alzheimer en accédant à d’autres réseaux ou à d’autres régions du cerveau pour le traitement de la mémoire ».
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