Selon une nouvelle étude, l’apparition de l’hypertension artérielle à la quarantaine pourrait être un facteur de risque de démence chez les femmes, mais pas chez les hommes.
Des chercheurs ont découvert une différence possible entre les hommes et les femmes dans la façon dont la pression artérielle affecte le risque de démence. En effet, ils ont constaté que les femmes qui souffrent d’hypertension au cours de la quarantaine sont plus susceptibles de développer la maladie. Cependant, chez les hommes, l’hypertension à la quarantaine ne semble avoir aucun impact sur le risque de démence.
L’étude, menée par des chercheurs américains, a été publiée dans la revue Neurology.
Une série d’études avait déjà suggéré un lien entre l’hypertension artérielle et un risque accru de démence. Pour cette nouvelle étude, les chercheurs ont voulu déterminer si le lien entre l’hypertension et le risque de démence variait selon l’âge et le sexe.
Les chercheurs ont évalué les données de 7 238 adultes. Entre 1964 et 1973, lorsque les participants étaient âgés en moyenne de 33 ans, on leur a mesuré leur tension artérielle. Elle a été une nouvelle fois évaluée entre 1978 et 1985, alors que participants étaient âgés en moyenne de 44 ans.
Environ 31% des hommes et 14% des femmes avaient une pression artérielle élevée au cours de la trentaine et environ 25% de hommes et 18% des femmes avaient une pression artérielle élevée à la quarantaine.
Les chercheurs ont dénombré 5 646 sujets qui avaient survécu entre 1996 et 2015. 532 d’entre eux ont reçu un diagnostic de démence.
Les résultats de l’étude ont révélé que les femmes ayant une pression artérielle élevée au cours de la trentaine ne montraient pas plus de risque de démence que celles dont la tension artérielle était normale.
Cependant, les femmes qui avaient une pression artérielle élevée à la quarantaine avaient un risque accru de démence de 65%. Pour les femmes qui ont commencé leur hypertension au cours de la quarantaine, le risque de démence a augmenté de 73% par rapport aux femmes dont la tension artérielle est restée normale au cours de la trentaine et la quarantaine.
Parmi les hommes, les chercheurs n’ont trouvé aucune preuve suggérant que l’hypertension artérielle pendant la tentaine ou la quarantaine était associée à un risque accru de démence.
Ces résultats sont restés identiques après la prise en compte des facteurs de confusion potentiels.
Dans l’ensemble, les chercheurs pensent que leurs résultats suggèrent que l’hypertension artérielle devient un facteur de risque de démence pour les femmes à partir de la quarantaine, mais ce n’est pas le cas pour les hommes.
« Les différences entre les sexes dans le calendrier des facteurs de risques de démence ont des implications importantes pour la santé du cerveau et la gestion de l’hypertension », ont commenté les chercheurs.
Toutefois, ces derniers notent que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour identifier les « voies sexospécifiques par lesquelles la pression artérielle élevée accélère le vieillissement du cerveau ».
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