Une nouvelle étude vient de démontrer que les seniors qui souffrent d’apnée obstructive du sommeil peuvent être exposés à un risque accru de la maladie d’Alzheimer, en raison de niveaux plus élevés de bêta-amyloïdes.
L’apnée obstructive du sommeil est caractérisée par l’incapacité occasionnelle de respirer pendant le sommeil, en raison d’un affaissement des voies respiratoires. Cela peut provoquer le réveil à plusieurs reprises lorsque la respiration devient difficile, ce qui entraîne des troubles du sommeil.
Des données récentes ont montré une forte prévalence de ce trouble, en particulier chez les hommes. C’est un problème de santé plutôt commun. Cependant, les spécialistes affirment que dans 80% des cas, la maladie reste non diagnostiquée.
Avec un grand nombre de résultats négatifs sur la santé, y compris un risque accru de crise cardiaque et de diabète de type 2, l’apnée du sommeil peut également être liée à un risque accru d’Alzheimer chez les seniors.
Cette nouvelle étude montre en effet que les seniors atteints d’apnée du sommeil ont des niveaux plus élevés de bêta-amyloïde, des peptides impliqués dans l’accumulation de plaques dans le cerveau, une caractéristique de la maladie d’Alzheimer.
Pour cette étude, les chercheurs ont recruté 208 participants âgés de 55 à 90 ans ne présentant aucune déficience cognitive ou symptômes de dépression. En outre, aucun d’entre eux n’avait utilisé la pression positive continue des voies aériennes, un traitement courant pour l’apnée du sommeil.
À l’aide d’une ponction lombaire, les chercheurs ont recueilli du liquide céphalo-rachidien des participants, puis utilisé la tomographie pour mesurer leurs niveaux de bêta-amyloïde.
Les chercheurs ont constaté que plus de 50% des participants avaient une apnée obstructive du sommeil. Parmi eux, 36,5% avaient une forme bénigne de la maladie, et 16,8% avaient une forme sévère.
En outre, 104 des participants ont également participé à une autre étude longitudinale de 2 ans. Cette étude avait révélé un lien entre la gravité de l’apnée du sommeil et la concentration de bêta-amyloïde détectable dans le liquide céphalo-rachidien à long terme.
En d’autres termes, les individus présentant des apnées plus fréquentes avaient des taux plus élevés de bêta-amyloïde. Les analyses par tomographie ont confirmé cette corrélation.
Cependant, il n’y avait pas de relation directe entre la sévérité de l’apnée du sommeil et l’apparition de troubles cognitifs chez les participants.
Les chercheurs suggèrent qu’une explication pourrait être que les changements dans les niveaux d’amyloïde se produit dans les stades précliniques ou précoces de la maladie d’Alzheimer.
« La relation entre la charge amyloïde et la cognition est probablement non linéaire et dépend de facteurs supplémentaires », commentent les chercheurs.
Ces derniers affirment néanmoins que leurs résultats indiquent un lien entre le déclin cognitif et l’apnée du sommeil, et que le vieillissement physique influence significativement ce lien.
« Nos résultats peuvent signifier que l’âge pointe les conséquences connues de l’apnée du sommeil (troubles du sommeil, dysfonctionnement cardiovasculaire et métabolique) et le déclin cognitif. Si tel est le cas, il est impératif de développer de meilleurs outils de dépistage pour diagnostiquer l’apnée du sommeil chez les seniors ».
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