Une nouvelle étude suggère que vivre avec une anxiété modérée ou sévère à la quarantaine pourrait accélérer le déclin cognitif lié à l’âge.
Cette nouvelle recherche a été conduite par une équipe de scientifiques de la faculté de médecine de l’Université de Southampton au Royaume-Uni. Ils ont observé que des plus en plus d’études mettaient en évidence un lien entre les problèmes de santé mentale et la démence tardive, la forme de démence la plus répandue, qui affecte les seniors autour de l’âge de 65 ans. Par exemple, la dépression pourrait amplifier le risque de la maladie d’Alzheimer de près de 50%.
L’anxiété se produit souvent avec la dépression, et des symptômes d’anxiété ont souvent été rapportés par les personnes des années avant de recevoir un diagnostic de démence. Mais jusqu’à présent, on ne savait pas si ces associations signifiaient que l’anxiété et la dépression étaient les premiers symptômes qui apparaissent avant que la forme complète de la démence se développe, ou si l’anxiété et la dépression étaient des facteurs de risque indépendants.
Afin d’approfondir le sujet, les chercheurs ont passé au crible 3.500 études à la recherche de documents examinant le lien entre la dépression à la quarantaine, avec ou sans anxiété, et la démence tardive.
Les résultats de leur méta-analyse ont été publiés dans la revue BMJ Open.
Parmi l’ensemble des recherches examinées, seulement 4 études ont porté sur le sujet souhaité. Celles-ci ont tenu compte des facteurs de confusion potentiels tels que les conditions vasculaires et psychiatriques et les facteurs démographiques. Les chercheurs ont été incapables de réaliser une analyse groupée de ces 4 études car elles étaient conçues différemment, mais les chercheurs mentionnent que les méthodes utilisées étaient fiables et que leurs conclusions étaient solides.
En outre, la taille de l’échantillon des 4 études était importante, incluant près de 30.000 personnes.
Les quatre études ont trouvé une corrélation positive entre l’anxiété modérée et sévère et le développement ultérieur de la démence. « L’anxiété cliniquement significative à la quarantaine était associée à un risque accru de démence sur un intervalle d’au moins 10 ans », expliquent les chercheurs.
Ces résultats suggèrent que l’anxiété peut être un facteur de risque indépendant pour la démence tardive, excluant l’anxiété comme symptôme initial de la démence.
Le lien entre l’anxiété et la démence, notent les chercheurs, peut s’expliquer par la réponse excessive au stress déclenchée par l’état de santé mentale. Cette réponse au stress anormalement élevée pourrait accélérer le processus de vieillissement des cellules du cerveau, ce qui, à son tour, pourrait accélérer le déclin cognitif lié à l’âge.
Si une réaction au stress déclenchée par l’anxiété est à l’origine d’un déclin cognitif accéléré, cela signifie-t-il que la réduction de l’anxiété permettrait de garder la démence à distance ? Cela reste une question ouverte, précisent les chercheurs. Cependant, ils suggèrent que des options de traitement anti-anxiété non-pharmacologiques peuvent valoir la peine.
« Les thérapies non-pharmacologiques, comme les interventions de pleine conscience et les pratiques de méditation, connues pour réduire l’anxiété, pourraient avoir un effet de réduction des risques ».
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