Une nouvelle étude a examiné si les changements de personnalité apparaissent avant une déficience cognitive légère ou une démence.
On sait que la personnalité et les changements de comportement accompagnent la maladie d’Alzheimer. Les aidants signalent une irritabilité, des changements dans l’humeur ou une perte de motivation chez leurs patients, ce qui affecte négativement leur qualité de vie.
Ce sont des critères cliniques pour le diagnostic de la maladie, mais ces changements restent discutables concernant le moment de leur apparition.
Des chercheurs américains de l’Université d’État de Floride ont étudié les changements de personnalité liés à la démence dans une cohorte de plus de 2.000 seniors. Cette étude a suivi les participants durant 36 ans, période au cours de laquelle les scientifiques ont cherché un accroissement du neuroticisme, une diminution de conscience et d’autres changements de personnalité.
Parmi les 2.046 participants, 45,5% étaient des femmes. L’âge moyen était de 62 ans. Au cours de la période de suivi, un peu plus de 5% des participants ont développé une déficience cognitive légère (MCI) et 12,5% ont développé une démence. La majorité de ces patients souffraient de la maladie d’Alzheimer.
Les chercheurs ont évalué les changements dans les traits de personnalité, puisqu’ils ont été observés ou signalés par les patients eux-mêmes. Un questionnaire a évalué 5 dimensions différentes de la personnalité : neuroticisme, extraversion, ouverture, agrément et conscience.
Les chercheurs ont examiné les pentes qui représentaient les changements de personnalité au fil du temps et ont comparé les courbes de ceux qui ont développé une démence ou une MCI avec celles des participants sains.
Après avoir ajusté l’âge, le sexe, la race et l’éducation, les chercheurs ont constaté que le changement de personnalité n’était pas significativement différent entre les patients sains et les malades.
En d’autres termes, l’étude a révélé que les personnalités des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer restent inchangées avant le début de la maladie.
« Nous avons également constaté que la personnalité est restée stable même au cours des dernières années avant le début de la déficience cognitive légère », précisent les chercheurs.
En outre, l’étude s’ajoute aux preuves montrant que certains traits de personnalité, tels que des niveaux élevés de neuroticisme, peuvent augmenter le risque de démence.
Ces résultats fournissent une hypothèse selon laquelle il est possible que les changements de personnalité sont une conséquence de la neuropathologie d’Alzheimer, comme l’accumulation de plaques bêta-amyloïde dans le cerveau.
Mais ils renforcent également l’idée que certains traits de personnalité associés à la maladie d’Alzheimer sont, en fait, des facteurs de risque indépendants pour la condition plutôt qu’une conséquence de celle-ci.
Les points forts de cette étude sont marqués par un suivi de 36 ans et l’évaluation de plusieurs vagues de données. Toutefois, les chercheurs admettent que l’échantillon des participants était limité aux personnes ayant un niveau de scolarité élevé et que les participants qui n’ont pas développé de démence au cours du suivi avaient tendance à être plus jeunes, laissant suggérer la possibilité de développer une démence dans l’avenir.
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