C'est ce que conclut une étude menée en Italie sur plus d'un million de patients. Les résultats montrent que les personnes atteintes d'Alzheimer ont 2 fois moins de chances de développer un cancer sur la même période.
Alzheimer touche en France plus de 850.000 personnes, et d'ici 15 ans, aux environs de 2030, ce chiffre a toutes les chances de progresser de +75% dans la population générale et à partir de 60 ans, et de +200% chez les patients de plus de 90 ans.
Compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie, ces prévisions, même si elles peuvent être alarmantes, ne sont pas surprenantes. En effet, Alzheimer étant une maladie liée à l’âge, il est presque « normal » qu’elle ait un impact plus grand sur une population qui ne cesse de vivre plus longtemps.
Cette maladie incurable fait l’objet depuis des décennies de nombreuses études, et l’une d’elles qui a été publiée la semaine dernière, s’est attachée à évaluer l’incidence du cancer chez les personnes ayant développé un Alzheimer et l’incidence de cette maladie chez les personnes atteintes de cancer.
L’équipe du neurologiste italien Massimo Musicco a mené ses recherches sur une population de près d’un million de patients sur une période de 5 ans, de 2004 à 2009. Les résultats de l’étude révèlent une relation entre les deux pathologies. En effet, les patients atteints d’Alzheimer durant cette période montraient un taux de développement de cancer deux fois moins important (43%) qu’une population classique. A l’inverse, les patients ayant développé un cancer présentaient une réduction du risque d’Alzheimer de 35%. Seule une infime population (161 patients) a pu contracter les deux maladies.
Massimo Musicco explique que « la survenue d’un cancer et celle d’Alzheimer augmentent de façon exponentielle avec l’âge, mais avec une relation inverse, les personnes âgées atteintes de cancer ont un risque réduit de démence Alzheimer et vice-versa. Comme la démence Alzheimer et le cancer sont les caractéristiques négatives du vieillissement et de la sénescence, nous suggérons que la démence Alzheimer, le cancer et la sénescence pourraient être la manifestation d’un phénomène unique lié au vieillissement humain ». La seule ombre au tableau, si la plupart des cancers pourraient avoir une influence sur le déclenchement d’Alzheimer, ce n’est pas le cas pour le cancer de la prostate qui semble ne pas protéger l’individu contre cette maladie.
Parallèlement à cette étude, une autre étude menée conjointement par l’InVS (Institut de Veille Sanitaire) et par l’INCa (Institut national du Cancer) et rendue publique le 11 juillet dernier, sur l’estimation nationale de l’incidence et de la mortalité par cancer en France entre 1980 et 2012, révèle que le nombre d’occurrences de cancers a augmenté de 100% durant cette période avec 355.000 nouveaux cas détectés en 2012.
Les hommes restent plus touchés que les femmes, avec le cancer de la prostate, celui du poumon et celui du rectum. Pour les femmes, les plus fréquents sont celui du sein, du rectum et celui du poumon.
Même si la fréquence de développement de cancers s’est accrue, en raison encore une fois de l’allongement de la vie mais également de l’exposition plus importante à des facteurs de risque, le taux de mortalité par cancer a néanmoins globalement chuté grâce notamment à des outils diagnostiques plus efficaces et employés de façon plus précoce, mais également en raison d’une modification des comportements face aux facteurs à risque comme la consommation de tabac ou d’alcool. Les résultats de l’étude montrent également que la baisse de la mortalité par cancer est plus importante chez l’homme que chez la femme (-1,5% contre -1%).
La première cause de décès chez la femme est le cancer du sein, suivi du cancer du poumon puis de celui du rectum.
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