Bien qu’on ne sache pas encore ce qui cause la maladie d’Alzheimer, les chercheurs continuent d’examiner une variété de causes génétiques, environnementales et de style de vie. Une nouvelle étude a analysé quelques-unes des principales régions du cerveau impliquées dans le développement d’Alzheimer et a trouvé plusieurs acides gras associés à cette forme de démence.
Près d’un million de personnes est affecté par la maladie d’Alzheimer en France et les chercheurs essaient de comprendre sa cause. On estime qu’un senior sur 3 est touché, et comprendre pourquoi la maladie tend à frapper les seniors est au cœur des efforts de recherche de la communauté médicale.
Les chercheurs étudient l’apparition tardive d’Alzheimer dans le contexte des changements du cerveau liés à l’âge. Une nouvelle étude, publiée dans la revue PLoS Medicine, a analysé comment les métabolites d’acides gras dans le tissu cérébral des seniors en bonne santé se comportent et affectent les capacités cérébrales.
Les chercheurs ont mené une étude de profilage métabolite non ciblé qui a analysé la concentration de 100 métabolites d’acides gras différents dans les tissus cérébraux de seniors qui avaient participé à une étude sur le vieillissement.
Les participants ont été évalués cognitivement l’année précédant leur décès, et leur tissu cérébral avait été testé pour neuropathologies lors de l’autopsie.
Les chercheurs ont divisé les participants en 3 groupes : 14 participants avaient un cerveau en bonne santé, 15 présentaient une accumulation neuropathologique de la protéine tau ou une accumulation de plaque amyloïde, mais qui ne présentaient aucun problème de mémoire, et un dernier groupe de 14 participants avec Alzheimer.
Les plaques amyloïdes et les enchevêtrements tau sont respectivement des amas de protéines anormales et de faisceaux de fibres, qui sont considérés comme les principales caractéristiques d’Alzheimer.
Les chercheurs ont mesuré les niveaux de métabolites des régions du cerveau généralement associées à la maladie d’Alzheimer : le gyrus frontal moyen et le gyrus temporal inférieur. Ils ont également examiné les niveaux de métabolites dans une zone du cerveau qui est normalement affectée par Alzheimer, le cervelet.
L’étude a révélé que 6 acides gras insaturés trouvés dans les deux gyrus étaient en corrélation avec Alzheimer.
Les acides gras sont des nutriments essentiels qui constituent le corps humain avec de l’énergie. Les matières grasses sont constituées d’acides gras, saturés ou insaturés. Les graisses alimentaires saturées peuvent augmenter les niveaux de mauvais cholestérol, tandis que les insaturés peuvent les abaisser.
Les acides gras indiqués en corrélation avec Alzheimer dans cette étude étaient l’acide docosahexaénoïque, l’acide linoléique, l’acide arachidonique, l’acide linolénique, l’acide eicosapentaénoïque et l’acide oléique.
« Ce travail suggère que la dérégulation du métabolisme des acides gras insaturés joue un rôle dans la conduite de la pathologie de la maladie d’Alzheimer et que ces résultats fournissent des preuves supplémentaires pour la base métabolique de pathogénèse d’Alzheimer », commentent les chercheurs.
Toutefois, en raison des limites de l’étude et de sa nature observationnelle, celle-ci ne peut expliquer la causalité, donc il n’a pas pu être établi si cette dérégulation cause Alzheimer ou si elle l’inverse. D’autres recherches restent indispensables.
Nous nous engageons à vous recontacter dans la journée.