Les résultats d’une étude pourraient changer la donne en matière de prévention du cancer. Le système immunitaire jouerait en effet un rôle beaucoup plus important dans le risque de cancer que ce que l’on croyait.
Chaque année, plus de 8 millions de personnes meurent du cancer dans le monde. Bien que les traitements s’améliorent régulièrement, de nombreuses questions demeurent sans réponse.
Globalement, le cancer est causé par une succession de mutations génétiques qui s’accumulent avec le temps. Nous savons que certains facteurs peuvent augmenter la vitesse à laquelle ces mutations génétiques se produisent, augmentant ainsi le risque de cancer. Ces facteurs comprennent le tabagisme, la consommation d’alcool et l’obésité.
Cependant, tous les facteurs de risque ne sont pas évitables. Un facteur de risque majeur est le vieillissement. À mesure que nous avançons dans l’âge, notre risque de cancer augmente également. Pourquoi le vieillissement augmente-t-il le risque de cancer de façon si importante ? Un groupe de chercheurs a récemment fourni une nouvelle réponse inattendue à cette question.
Il est évident qu’avec le temps, la probabilité de mutations augmente. Jusqu’à présent, l’explication standard était que plus nous vieillissons, plus nous avons de mutations, et notre risque de cancer augmente.
Les chercheurs de cette nouvelle étude se sont attachés à prouver que le risque de cancer augmente avec l’âge en raison du vieillissement du système immunitaire. En effet, le système immunitaire devient moins efficace à mesure que nous vieillissons, ce qui nous rend plus vulnérables à la maladie.
La glande du thymus, un organe du système immunitaire, est impliquée dans le développement des lymphocytes T, des acteurs majeurs du système immunitaire. Une grande partie du déclin de la force du système immunitaire au fil du temps est due à la détérioration constante du thymus.
En dépit de son importance dans nos jeunes années, le thymus commence à rétrécir dès l’âge de 1 an et sa taille diminue de moitié tous les 16 ans. La production de lymphocytes T est affectée de la même manière. Les chercheurs se sont demandé si cette diminution pouvait jouer un rôle dans le risque de cancer.
Pour cela, ils ont étudié les données de plus de 2 millions de cas de cancer chez des individus âgés de 18 à 75 ans. Leurs observations les ont conduits à l’hypothèse suivante : « les cellules cancéreuses se développent continuellement dans le corps mais normalement le système immunitaire les tue avant qu’une nouvelle tumeur puisse s’établir. Si les lymphocytes T ne peuvent trouver ces cellules cancéreuses suffisamment tôt ou si le système immunitaire est affaibli, alors les cellules cancéreuses prolifèrent. Et les chances que cela se produise augmentent avec l’âge car le thymus diminue tout le temps », expliquent les chercheurs.
Par ailleurs, le risque de cancer lié à l’âge augmente plus fortement chez les hommes que chez les femmes car le thymus diminue plus rapidement chez les hommes. « C’est encore tôt, mais si nous avons raison, nous pourrions trouver une nouvelle façon de traiter et prévenir le cancer ».
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