À cette période, chaque année, le virus de la grippe infecte environ un cinquième de la population française et tue des milliers de personnes, parmi lesquelles beaucoup de seniors. Une nouvelle étude explique pourquoi le vaccin contre la grippe est moins efficace chez les personnes âgées. Plus largement, les résultats révèlent des signatures moléculaires qui pourraient être utilisées pour prédire quels individus sont plus susceptibles de répondre positivement à la vaccination.
« Nous fournissons une nouvelle preuve d’un lien potentiel entre l’état de base du système immunitaire et la réduction de la réponse à la vaccination des personnes âgées », expliquent les chercheurs. « En fournissant une image plus complète de la façon dont le système immunitaire réagit à la vaccination, nos résultats peuvent aider à guider le développement de vaccins de nouvelle génération qui offrent une immunité de longue durée et une meilleure protection des population à risque ».
Les vaccins antigrippaux, qui contiennent des protéines trouvées dans des souches virales en circulation, offrent une protection en déclenchant la production d’anticorps, des protéines qui aident le système immunitaire à identifier les agents pathogènes et à protéger contre les maladies infectieuses. Alors que la vaccination est considérée comme la méthode la plus efficace pour prévenir la grippe, elle est moins efficace chez les seniors. Mais jusqu’à présent, les mécanismes moléculaires sous-jacents de cette réduction de l’efficacité du vaccin étaient inconnus.
Pour aborder cette question, les chercheurs ont identifié les signatures moléculaires de l’immunité aux vaccination contre la grippe en utilisant des systèmes d’approches biologiques qui impliquent la modélisation informatique et mathématique des systèmes biologiques complexes. Ils ont vacciné 212 personnes, dont 54 seniors, au cours de 5 saisons de vaccins contre la grippe, de 2007 à 2011, et ont analysé les échantillons de sang pour identifier les voies moléculaires associées à des réponses d’anticorps protecteurs induites par la vaccination. Ils ont également analysé les données précédemment publiées pour 218 personnes supplémentaires.
Grâce à cette approche, les chercheurs ont identifié des signatures moléculaires présentes dans les échantillons de sang prélevés quelques jours après la vaccination qui prédisaient avec une précision de 80% si le vaccin pouvait susciter une protection immunitaire environ 4 semaines plus tard. Les résultats ont montré des différences significatives selon les âges.
« De manière combinée, ces résultats suggèrent des mécanismes potentiels par lesquels des changements à la réponse innée chez les seniors peuvent conduire à une réduction des réponses d’anticorps à la vaccination ».
« Bien qu’il soit trop tôt pour le suggérer, des approches thérapeutiques complémentaires, telles que la réduction de la réponse inflammatoire chez les patients âgés après la vaccination, seraient des pistes précieuses à poursuivre. Toutefois, cela justifie davantage de recherches détaillées ».
Les chercheurs prévoient également l’application de biologie des systèmes similaires pour étudier d’autres infections virales comme le zona et la fièvre jaune. En attendant, ils appellent à la prudence contre la généralisation de leur découverte. « Ceci est évidemment un problème complexe, et l’étude révèle des réponses qui sont une moyenne entre les populations ».
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