Le Fontaine de Jouvence ne serait pas située en Floride comme le prétendait le conquistador Ponce de Leon, mais dans les glandes mammaires de souris génétiquement modifiées.
Une équipe de chercheurs, dirigée par le Pr. Rama Khokha, a découvert que lorsque 2 facteurs qui contrôlent le développement des tissus sont retirés, l’impact du vieillissement est retardé.
Il faut imaginer le tissu comme un bâtiment qui est constamment en cours de rénovation. Les entrepreneurs seraient des « métalloprotéinases » qui s’attacheraient en permanence à démolir et reconstruire le tissu. Les architectes, dans ce cas, qui dirigeraient les entrepreneurs, seraient des « inhibiteurs tissulaires de métalloprotéinases », ou TIMP. Lorsque l’architecte et les entrepreneurs ne communiquent pas bien, un bâtiment peut s’effondrer. Dans le cas d’un tissu, le résultat peut être le cancer.
Pour comprendre comment les métalloprotéinases et les TIMP interagissent, les chercheurs ont élevé des souris ne présentant plus un ou plusieurs des 4 différents types de TIMP. Ils ont examiné les différentes combinaisons possibles et ont constaté que lorsque le TIMP1 et le TIMP3 ont été enlevés, le tissu mammaire est resté jeune chez les souris âgées. Les résultats ont été présentés dans la revue Nature Cell Biology.
Dans le cours normal du vieillissement, vos tissus perdent leur capacité à se développer et à se réparer aussi vite que lorsque vous étiez jeune. En effet, les cellules souches, qui sont abondantes au cours de la jeunesse, diminuent avec le temps. Les chercheurs ont constaté que lorsque les architectes TIMP1 et les TIMP3 avaient disparu, la quantité de cellules souches avait augmenté et que ces dernières restaient fonctionnelles tout au long de la durée de vie des souris.
« Normalement, vous devriez voir ces pools de cellules souches, qui atteignent leur pic à six mois chez les souris, commencer à diminuer. En conséquence, les glandes mammaires commencent à dégénérer, ce qui augmente le risque de cancer du sein », explique le Pr. Khokha. « Cependant, nous avons constaté que chez certaines souris, les cellules souches sont restées abondantes lorsque nous les avons mesurées à chaque étape de la vie ».
Les chercheurs ont également découvert que, malgré un grand nombre de cellules souches, il n’y avait pas risque accru de cancer.
« Il est généralement admis que la présence d’un grand nombre de cellules souches peut conduire à un risque accru de cancer. Toutefois, nous avons constaté que ces souris n’avaient pas une plus grande prédisposition au cancer », poursuit le Pr. Khokha.
Le Pr. Khokha tente actuellement de savoir si le remodelage tissulaire pourrait empêcher le développement du cancer afin de développer de nouveaux traitements thérapeutiques pour les patients.
« Le tissu mammaire est un tissu fondamental qui est constamment réorganisé. Il se développe dès la puberté et passe par des cycles de changements à l’âge adulte. De nouvelles structures apparaissent et régressent. Il est donc important d’explorer ce système afin de comprendre l’entretien des tissus et le travail des cellules épithéliales, lesquelles sous-tendent les carcinomes, le type le plus fréquent de cancer », conclut-elle.
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