Selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs américains, et publiée dans la revue Health & Place, les seniors qui vivent dans des quartiers urbains pauvres et violents sont plus à risque de dépression.
Cette étude a spécifiquement montré que les seniors qui vivent dans les quartiers avec davantage d’homicides et un taux de pauvreté plus élevé éprouvent davantage de symptômes dépressifs. En fait, les taux d’homicides de quartier ont représenté près d’un tiers de l’effet de la pauvreté de quartier sur la dépression des seniors.
Selon l’OMS, la dépression affecte 120 millions de personnes à travers le monde. Elle est la troisième principale cause de la charge de morbidité mondiale et il est prévu que les troubles dépressifs unipolaires deviendront la principale cause en 2030. Bien que la dépression soit un problème majeur à tout âge, elle est une préoccupation particulière chez les personnes âgées, augmentant le handicap et le déclin mental et réduisant la qualité de vie.
« Compte tenu de l’évolution du vieillissement de la population et des taux de croissance de la dépression chez les seniors, la compréhension des facteurs qui contribuent à cette dernière est cruciale », explique les chercheurs. « Nous avons voulu enquêter sur l’effet de la pauvreté sur la dépression des seniors, mais aussi regarder des caractéristiques particulières qui pourraient expliquer cette relation. Plus précisément, qu’y a-t-il dans les quartiers pauvres qui influe sur la dépression des seniors ? Cette étude met en évidence le rôle que la violence joue sur la santé mentale ».
Alors que les études précédentes ont révélé un lien entre la pauvreté et la dépression, peu ont porté exclusivement sur les seniors. En outre, les efforts passés n’avaient pas abordé les nombreuses conditions dans les quartiers pauvres qui pourraient contribuer à la dépression.
« Les seniors ont tendance à être moins mobiles et plus dépendants des commodités, services et sources de soutien social dans les quartiers où ils vivent », précisent les chercheurs.
Pour cette étude, les scientifiques ont examiné plusieurs facteurs de quartier qui pourraient contribuer à la dépression, tels que des taux élevés d’homicides, une mauvaise perception de la sécurité, les piétons et les cyclistes blessés, les espaces verts, la cohésion sociale et la praticabilité. L’échantillon comprenait 61% de femmes et 47% de Blancs non-Hispaniques. En outre, 60% des répondants avaient un revenu annuel inférieur à 38.000 euros.
Alors que de nombreux facteurs ont été examinés, la violence était la seule caractéristique de quartier qui a substantiellement contribué à la dépression chez les seniors dans les communautés urbaines pauvres.
« Nous avons constaté qu’environ 30% de la relation entre la pauvreté de quartier et la dépression ont été expliqués par des taux d’homicides élevés », commentent les chercheurs.
L’étude met donc en évidence le rôle clé que la violence peut jouer sur la santé mentale des résidents locaux. En investissant dans la prévention de la violence dans les quartiers très pauvres, il serait possible de réduire la violence et d’améliorer la santé mentale des populations vulnérables.
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