Les cerveaux des SuperSeniors donnent de nouveaux indices

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En 2007, une équipe de scientifiques a identifié un groupe de seniors, âgés de plus de 80 ans, qui semblait ne pas avoir été affecté par les ravages du vieillissement, sans pour autant en connaître les causes. Une nouvelle étude sur ces SuperSeniors (SuperAgers en anglais) montre qu’il existe de nombreuses différences par rapport à leurs pairs « normaux ».

Les cerveaux des SuperSeniors sont nettement différents

Les chercheurs ont constaté que, globalement :

  • Les cerveaux des SuperSeniors de plus de 80 ans paraissent 20 à 30 ans plus jeunes ;
  • Ces cerveaux présentent près de 90% en moins d’enchevêtrements liés à la maladie d’Alzheimer ;
  • Ces cerveaux ont un approvisionnement énorme en neurones « von Economo », liés à une intelligence sociale élevée.

Les SuperSeniors, âgés de plus de 80 ans, ont des cerveaux nettement différents que ceux des seniors « normaux ». Ils possèdent des souvenirs qui sont aussi nets que ceux des personnes en bonne santé et 20 à 30 ans plus jeunes.

Publiée dans la revue Journal of Neuroscience, cette étude est la première à quantifier les différences cérébrales des SuperSeniors par rapport aux personnes normales.

Comprendre cette signature unique du cerveau permettra aux scientifiques de déchiffrer la source génétique ou moléculaire et pourra favoriser le développement de stratégies visant à protéger les souvenirs des personnes au vieillissement normal et la démence.

« Les cerveaux des SuperSeniors sont soit câblés différemment ou ont des différences structurelles par rapport aux individus normaux du même âge », explique Changiz Geula, auteur principal de l’étude et professeur au Cognitive Neurology and Alzheimer’s Disease Center de l’INSERM. « Il peut s’agir d’un facteur comme l’expression d’un gène spécifique ou une combinaison de facteurs qui offre cette protection ».

En analysant par IRM les cerveaux des SuperSeniors après leur décès, la signature de ceux-ci était la suivante :

  • L’imagerie IRM a montré que le cortex cingulaire antérieur de ces SuperSeniors n’était pas seulement considérablement plus épais que cette même zone chez les seniors avec une performance cognitive normale, mais également plus grande que chez les individus beaucoup jeunes, en moyenne âgés entre 50 et 60 ans. Cette région est indirectement liée à la mémoire grâce à son influence sur les fonctions connexes telles que le contrôle cognitif, la fonction exécutive, la résolution des conflits, la motivation et la persévérance.
  • L’analyse de 5 de ces SuperSeniors a montré que leur cortex cingulaire antérieur avait environ 87% en moins d’enchevêtrements que chez les seniors du même âge et 92% de moins que ceux qui présentent une déficience cognitive légère. Les enchevêtrements neurofibrillaires du cerveau sont des fibres torsadées constituées de protéine Tau qui étranglent les neurones et finissent par les tuer.
  • Le nombre de neurones « von Economo », était environ 3 à 5 fois plus élevé dans le cortex cingulaire antérieur des SuperSeniors.

« On pense que ces neurones « von Economo » jouent un rôle essentiel dans la transmission rapide d’informations comportementales pertinentes liées aux interactions sociales », explique le Pr. Geula. Ces neurones singuliers sont présents chez certaines espèces d’intelligence supérieure comme la baleine, le dauphin, les éléphants et les singes.

 

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