Des chercheurs américains ont découvert que les rythmes de l’horloge biologique se modifient avec l’âge. En effet, les rythmes circadiens semblent changer au cours du vieillissement.
Un rythme circadien de 24 heures contrôle la majorité des processus du cerveau et du corps, comme le sommeil, le métabolisme, la vigilance ou encore la cognition. Ces modèles quotidiens d’activité sont régis par certains gènes que l’on trouve dans la plupart des cellules, mais qui ont rarement été étudiés dans le cerveau humain.
Des études antérieures ont rapporté que les seniors ont tendance à mieux effectuer des tâches cognitives complexes le matin et progressivement moins bien au cours de la journée. Le rythme circadien est également connu pour se modifier avec le vieillissement, conduisant à un réveil plus tôt le matin et à moins d’heures de sommeil.
Le co-investigateur principal de cette nouvelle étude, le Pr. Etienne Sibille, a précédemment découvert que des modifications de gènes, ou « vieillissement cellulaire », se produisaient dans le cerveau. Pour poursuivre ses recherches, il s’est attaché à étudier les effets du vieillissement normal sur les rythmes moléculaires dans le cortex préfrontal, une zone du cerveau impliquée dans l’apprentissage, la mémoire et d’autres aspects de la performance cognitive.
Les chercheurs ont étudié des milliers de gènes à partir d’échantillons du cerveau de 146 personnes décédées sans antécédents de santé mentale ou de problèmes neurologiques. Ils ont ensuite classé les cerveaux selon qu’ils avaient moins de 40 ans ou plus de 60 ans. Puis, ils ont utilisé une technique statistique nouvellement développée pour analyser deux échantillons de tissus du cortex préfrontal, l’un pour l’activité rythmique des gènes, l’autre pour leur expression.
En utilisant les informations sur le moment du décès, ils ont identifié 235 gènes de base qui composent l’horloge moléculaire dans cette partie du cerveau. Ils ont constaté que les jeunes adultes avaient le rythme quotidien classique dans tous les gènes de l’horloge, tandis que les seniors semblaient avoir perdu ce rythme dans beaucoup de gènes, mais ils ont également eu un ensemble de gènes qui a gagné en rythmicité.
L’auteur principal de l’étude, le Pr. Colleen McClung, pense que cela pourrait expliquer certains changements dans le sommeil, la cognition et l’humeur chez les seniors.
Les résultats pourraient mener au développement de traitements pour des problèmes cognitifs et de sommeil survenant avec le vieillissement, mais également pour le syndrome de « sundowning » ou syndrome de coucher de soleil, qui affecte les personnes atteintes de démence et de la maladie d’Alzheimer, lesquelles deviennent plus agitées, confuses et anxieuses en soirée.
« Depuis que nous savons que la dépression est associée au vieillissement moléculaire accéléré et aux perturbations dans les routines quotidiennes, ces résultats peuvent également faire la lumière sur les changements moléculaires qui se produisent chez les adultes souffrant de dépression », expliquent les chercheurs.
Pour la suite, les scientifiques espèrent explorer la fonction des gènes circadiens du cerveau dans des modèles de laboratoire et des animaux. Ils espèrent également savoir si les rythmes sont altérés chez les personnes atteintes de maladies psychiatriques ou neurologiques.
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