De nombreuses personnes âgées aimeraient vivre à la maison aussi longtemps que possible, mais pour cela, elles ont besoin de se sentir en sécurité. Un nouveau détecteur de chute mis au point conjointement par des chercheurs de SINTEF et Tellu AS permet d’améliorer le niveau de sécurité personnelle des seniors en cas de chute.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que près d’un tiers des seniors de plus de 65 ans chute chaque année, et que 50% de toutes les hospitalisations de ce groupe de population sont liées à des chutes. Environ 40% des décès chez les seniors résultent de blessures dues à des chutes.
Il existe depuis quelques années des dispositifs d’alerte manuelle en situation difficile. 50% des alertes envoyées par ce type de dispositif de sécurité sont dus à des chutes, qui sont la principale cause d’accidents à domicile, entraînant souvent un placement en institution.
Beaucoup de seniors victimes de chutes peuvent entrer dans un cercle vicieux : suite à leur chute, ils ont tendance à s’isoler dans leur maison, n’osent plus la quitter et perdent en conséquence plus facilement leur sens de l’équilibre, ce qui les rend plus susceptibles de tomber à nouveau.
Des solutions comme les médaillons de sécurité ou les détecteurs de chutes qui enregistrent les données sont très précieuses et constituent un bon moyen de permettre aux seniors de rester à domicile le plus longtemps possible.
« Nous avons déployé beaucoup d’efforts sur le sujet au cours des dernières années, mais la technologie n’était pas suffisamment mature. Nous croyons que ce nouveau détecteur de chute offrira aux seniors un sentiment de sécurité qui leur permettra de mener une vie active sans surveillance », expliquent les chercheurs de SINTEF.
En effet, jusqu’à présent, les détecteurs de chute ne permettaient pas de détecter tous les types de chute, en particulier les chutes d’amortissement. Ce type de chute n’implique pas la même intensité des forces gravitationnelles, puisque la chute a lieu presque au ralenti, comme par exemple glisser depuis le bord d’un lit pour se retrouver assis sur le sol.
Le nouveau dispositif de détection de chute développé par les chercheurs de SINTEF enregistre quant à lui les chutes en comparant les changements de pression entre un capteur fixé sur le haut du corps de l’utilisateur et d’autres capteurs installés à divers endroits dans la maison. « Contrairement aux baromètres ordinaires, qui mesurent la pression atmosphérique absolue, nos capteurs mesurent les variations de pression. Cela donne des mesures beaucoup plus précises, de l’ordre du centimètre, ce qui permet au détecteur d’enregistrer tous les changements dans la position de l’utilisateur ».
Cette technologie de mesure de pression n’est pas nouvelle : elle est utilisée depuis des décennies dans l’aviation pour permettre aux avions de déterminer les changements d’altitude. Mais c’est la première fois qu’elle est employée pour détecter les chutes.
Le détecteur est relié à un dispositif d’alarme ou par téléphone permettant de recevoir une aide presque immédiatement.
Un projet pilote de 3 ans en Norvège vient d’être financé par l’Union Européenne.
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