Selon une étude conduite par le cabinet de conseil Jalma Health Services, il existe une réelle inégalité des Français face au remboursement des lunettes. En effet, si certains n’ont aucun reste à charge, d’autres doivent débourser plus de 400 euros.
L’étude, basée sur les informations de plus de 1,6 million de devis établis par 6 400 opticiens en France et fournies par l’Observatoire des prix et de la prise en charge en optique médicale, révèle de grandes disparités en matière de remboursement de lunettes.
Sans surprise, les seniors retraités paient le prix fort avec en moyenne 400 euros de reste à charge, tandis que les salariés des PME-PMI sont couverts à 100 %.
Inégalité certes, mais surtout une grande incohérence en matière de besoins et de couverture. En effet, les salariés cadres, qui ont des besoins de correction optique plus faibles que les seniors, sont ceux qui sont le mieux remboursés.
Nous avons donc d’un côté 15 millions de salariés cadres qui disposent de niveaux de couverture très élevés offrant globalement une prise en charge à 100 % pour les frais optique, alors que leurs besoins restent encore relativement faibles, et d’un autre côté, 29 millions d’assurés qui ont un reste à charge moyen de 293 euros pour acheter leurs lunettes.
Parmi ces 29 millions de Français, soit plus de la moitié de la population adulte du pays, 12 millions sont porteurs de lunettes à verres progressifs, dont la grande majorité est retraitée. Selon l’étude, cette frange de la population a un reste à charge moyen de 400 euros. En d’autres termes, les seniors retraités, qui sont ceux qui ont le plus besoin de lunettes, se révèlent les moins bien remboursés malgré une couverture santé qui leur coûte très cher, parfois jusqu’à plus de 1 200 euros par an.
Dans ses promesses de campagne, Emmanuel Macron avait évoqué l’idée du reste à charge zéro en matière d’optique, de dentaire et d’audition. Mais cette promesse ne figure pas dans le Projet de loi de financement de la sécurité sociale 2018.
Il faut dire que le sujet est complexe. En moyenne, le reste à charge est de 248 euros par an et par habitant, avec une répartition des frais entre l’Assurance Maladie (77 %), les mutuelles et assurances santé (13,3 %) et l’État (1,4 %). Les derniers 8,3 % constituent le reste à charge qui n’est pas remboursé et doit être assumé par les Français.
Toutefois, ce reste à charge varie selon les postes de dépenses et les zones géographiques, avec un reste à charge très faible en matière d’hospitalisation (environ 2,3 %) et plutôt conséquent en dentaire (22,7 %). De la même manière, le reste à charge en optique est moins élevé dans la plupart des départements (avec malgré tout beaucoup de disparités) que dans la capitale ou certaines grandes villes françaises.
Enfin, un reste à charge nul coûterait très cher à l’État. Par exemple, rien qu’en optique, ce dernier perdrait environ 1 milliard d’euros.
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