Une nouvelle étude sur les seniors montre un lien entre la mauvaise qualité du sommeil et de le développement du déclin cognitif.
Les résultats de cette étude, publiés dans la revue Sleep, montrent que plus le sommeil est fragmenté et que l’efficacité de celui-ci est faible, plus les chances de réduction de la fonction exécutive augmentent de manière significative, entre 40% et 50%. En revanche, la durée du sommeil ne semble pas avoir d’impact sur un déclin cognitif ultérieur.
« C’est la qualité du sommeil qui prédit l’avenir du déclin cognitif dans cette étude, par la quantité », explique l’auteur principal Terri Blackwell, statisticien à l’institut de recherches California Pacific Medical Center (CPMCRI) de San Francisco. « Avec le taux de déficience cognitive croissante et la forte prévalence des troubles du sommeil chez les seniors, il est important de déterminer les associations potentielles entre le sommeil et le déclin cognitif », ajoute-t-il.
L’étude a porté sur 2822 hommes âgés en moyenne de 76 ans et vivant dans centres cliniques américains. L’étude a été menée par une équipe de recherche dirigée par le Dr. Katie Stone, chercheur au CPMCRI, conjointement avec divers autres instituts et centres médicaux américains.
Les données objectives du sommeil de chaque participant sur une moyenne de 5 nuits ont été collectées en utilisant un actigraphe, un outil de mesure porté au poignet. L’évaluation cognitive a inclus l’évaluation de l’attention et les fonctions exécutives en utilisant divers tests appropriés. Selon les chercheurs, la fonction exécutive est la capacité à planifier et à prendre des décisions, et la pensée abstraite. Les résultats ont été ajustés pour tenir compte des facteurs de confusion potentiels, comme les symptômes dépressifs, les comorbidités et l’utilisation de médicaments.
« Cette étude fournit un rappel important sur le fait que le sommeil sain implique à la fois quantité et qualité », déclare le Dr. M. Safwan Badr, de l’American Academy of Sleep Medicine. « En tant que l’un des piliers d’une bonne hygiène de vie, le sommeil est essentiel pour un fonctionnement cognitif optimal ».
Les mécanismes sous-jacents liés aux troubles du sommeil et le déclin cognitif restent toutefois encore inconnus. Les auteurs exhortent à davantage de recherches pour déterminer si ces associations se poursuivent sur une période plus longue.
Par ailleurs, une autre étude américaine, menée sur la mouche drosophile, qui présente bon nombre de similitudes avec les organismes humains en matière de sommeil, a montré qu’en administrant des agents thérapeutiques, il est possible d’améliorer la qualité du sommeil, même chez les sujets très âgés.
Luc Tain, du Max Planck Institute à Cologne et principal auteur de l’étude explique que les résultats de cette dernière impliquent des cibles thérapeutiques potentielles pour améliorer la qualité du sommeil chez l’homme. Il s’agit là désormais de l’objectif à long terme que lui et son équipe s’est fixé. La prochaine étape est de savoir si les mécanismes découverts chez la mouche drosophile sont présents et fonctionnent de la même manière chez des animaux supérieurs comme la souris.
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