Quand il a vu le devis, cet instituteur a compris qu'il ne ferait pas poser les cinq dents sur pivot que son dentiste jugeait nécessaires : la facture s'élevait à 12 500 euros, dont 10 500 à sa charge, après remboursements de la Sécu et de sa mutuelle. "J'y ai renoncé, et ai continué avec ma bouche édentée", lâche-t-il. C'était il y a quatre ans. Il en est toujours là. Une situation courante. Qui n'a pas, en effet, devant un devis pas forcément aussi élevé, pesé le pour et le contre? Pour décider d'engager les frais plus tard. Voire jamais.
En pleine négociation
Vendredi 9 mars commencent des négociations conventionnelles entre chirurgiens-dentistes, assurance-maladie et complémentaires de santé. Personne n'en attend beaucoup. Pourtant, tous ces acteurs et les associations s'accordent sur un point : les prix des prothèses sont devenus un frein à l'accès aux soins.
Le dentaire représente les deux tiers des renoncements aux soins (ou reports) pour raison financière. Face à l'incapacité de payer, chacun a sa façon de faire. Véronique (le prénom a été changé) s'est cassé une dent de devant il y a deux ans. Elle est aide à domicile. Il lui était inenvisageable d'aller travailler avec "un trou" si mal placé, et tout autant inenvisageable de payer une prothèse. Son dentiste a rafistolé un vieil appareil fabriqué pour des molaires. Elle le porte "à l'extérieur", et ne mange surtout pas avec, de peur qu'il ne se casse.
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