Des chercheurs français ont découvert un marqueur et un nouvel outil de test de la démence frontotemporale qui pourraient aider à distinguer cette affection de la maladie d’Alzheimer.
La démence frontotemporale (DFT) est une forme de démence moins répandue que la maladie d’Alzheimer. Autrefois appelée maladie de Pick, cette affection survient lorsque les cellules du cerveau situées dans les lobes frontaux ou temporaux du cerveau, ou les deux, sont endommagées.
Les lobes frontaux du cerveau sont le siège de la résolution des problèmes, de la planification, du contrôle des émotions et du comportement. La DFT peut également affecter les lobes temporaux, qui se trouvent de chaque côté du cerveau et traitent la parole, du sens des mots et de la reconnaissance des visages et des objets.
En plus des difficultés de langage, la DFT entraine des modifications de la personnalité et du comportement. Les personnes atteintes peuvent agir de manière plus impulsive, perdre leurs inhibitions sociales, se sentir apathiques ou perdre tout intérêt pour les émotions des autres ou pour la socialisation.
Bien que certains de ces symptômes soient similaires à d’autres formes de démence plus courantes, telles que la maladie d’Alzheimer, la DFT est différente.
Dans le but de distinguer la DFT de la maladie d’Alzheimer, des chercheurs français ont entrepris d’examiner comment la DFT affecte les émotions morales des personnes atteintes. Les émotions morales décrivent des expériences affectives favorisant la coopération et la cohésion de groupe. Ces émotion incluent l’admiration, la honte ou la pitié.
« Nous savons depuis longtemps que les patients atteints de DFT démontrent une altération de la reconnaissance des émotions et de la capacité à comprendre les états mentaux des autres : ce qu’ils ressentent, ce qu’ils pensent, ce qu’ils aiment… », expliquent les chercheurs.
« Mais cet émoi émotionnel affecte-t-il également un type spécifique d’émotions appelées émotions morales, qui sont cruciales pour les interactions humaines ? ». Pour le savoir, les chercheurs ont conçu un test d’évaluation des émotions morales.
Le test comporte 42 scénarios hypothétiques. Lors du test, le répondant doit choisir l’une des quatre réponses possibles, chacune d’elles portant sur le sentiment que le scénario pourrait susciter. Pour distinguer les émotions régulières des émotions morales, les chercheurs ont également demandé aux participants de réagir à 18 autres scénarios non moraux qui susciteraient des émotions similaires, mais non morales.
Les chercheurs ont administré le test à 22 personnes atteintes de DFT, 15 personnes atteintes d’Alzheimer et 45 personnes ne présentant aucune de ces maladies.
Les résultats ont confirmé que la DFT atténue les émotions. Cependant, ils ont également révélé que la DFT entrave beaucoup plus les émotions morales que les émotions non morales chez les personnes atteintes. En revanche, les personnes atteintes d’Alzheimer ne présentaient aucune déficience dans cette zone et se comportaient tout aussi bien que des personnes sans maladie.
Les résultats de l’étude pourraient conduire à des diagnostics plus fins pour la DFT et pourraient permettre aux professionnels de santé de faire une distinction plus précise entre la DFT et Alzheimer.
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