Des chercheurs Hongrois et Britanniques (Zoltan Takas et al.) viennent de mettre au point un bistouri intelligent capable de reconnaître des cellules tumorales au moment des résections. Une grande avancée pour les chirurgiens oncologues.
Une petite révolution dans le monde de la chirurgie vient de voir le jour. L’iKnife est un scalpel dit « intelligent » puisqu’il est capable de différencier avec précision des tissus malins de tissus sains. Il permettra par conséquent une meilleure efficacité pour l’ablation des tumeurs.
Son principe est somme toute assez simple. L’iKnife utilise un petit courant électrique qui crée de la vapeur au moment de l’incision tissulaire. Il analyse ensuite cette vapeur produite par une technique sophistiquée de spectrométrie de masse (REIMS : Rapid Evaporative Ionization Mass Spectrometry) et compare les données à une base de plus de 3000 signatures tissulaires spécifiques, qui sont autant d’empreintes uniques pour plusieurs types de cancers, ce qui donne ainsi à l’iKnife la faculté de déterminer si le tissu qu’il vient de découper est tumoral ou sain. Le chirurgien est alors informé en moins de 3 secondes sur la nature des tissus qu’il est en train de reséquer, là où il fallait jusqu’à présent pratiquer des biopsies coûteuses et attendre 20 à 30 minutes, avec le patient toujours sous anesthésie, pour savoir s’il a réussi à éliminer toutes les cellules cancéreuses.
Selon l’étude publiée mercredi 17 juillet 2013 dans la revue Science Translational Medecine, l’iKnife a pu faire la différence avec précision entre des tissus cancéreux et des tissus sains dans 97% des essais ex vivo menés sur des tissus provenant de 302 patients atteints de divers cancers (foie, côlon, estomac…) et in vivo sur 91 patients en cours d’opération.
« Nous pensons qu’employer cette technologie, puisqu’il n’y a pas de temps d’attente, permettra de réduire considérablement le temps que le patient passe dans la salle d’opération », explique le Dr Zoltan Takas, co-auteur de l’étude et chercheur à l’Imperial College de Londres. « Nous pouvons également espérer diminuer le taux de récidive locale de la tumeur, qui dans des cas comme le cancer du sein, peut atteindre jusqu’à 30% ».
Les chercheurs ont développé et testé cette technique grâce au financement du Conseil européen de la recherche (C.E.R.) et du National Institute for Health Research de Grande-Bretagne. Ils ont ensuite créé une société, MediMass, financée par capital-risque pour développer et commercialiser l’iKnife.
« Les coûts en équipement pour l’iKnife seront de plus de 380.000 dollars par unité (environ 290.000 euros) », a déclaré Jeremy Nicholson, co-chercheur de Takats à l’Imperial College de Londres. Cependant, les chercheurs affirment que l’iKnife pourrait finalement faire économiser de l’argent en permettant aux hôpitaux de réduire leurs services de pathologie et en réduisant le temps consacré par le personnel en chirurgie.
« Le coût par patient sera probablement très faible en comparaison du séjour global du patient, et si le traitement de ce dernier est amélioré en raison d’une diminution de la récidive du cancer. Il y aura donc une économie importante au service de la santé », poursuit Nicholson.
La prochaine étape de la recherche va consister en des essais cliniques pour donner à l’iKnife la faculté de donner des informations en temps réel aux chirurgiens. Le Dr Takats a affirmé que cette nouvelle technologie pourrait être approuvée et disponible à l’utilisation dans les deux à trois prochaines années.
On sait que le cancer est une maladie particulièrement liée à l’âge, et avec l’espérance de vie s’allongeant sans cesse, le nombre de cancers détectés augmente. L’Assurance maladie prend en charge une bonne partie des dépenses liées à l’hospitalisation pour un cancer. Toutefois, le patient reste redevable de certaines sommes. Il est souvent utile de prévoir l’éventualité d’un cancer et se munir d’une bonne mutuelle senior n’est pas un luxe.
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