Une nouvelle recherche suggère que les femmes âgées ayant des niveaux élevés d'oestrogènes et un diabète présentent un risque significativement plus important de développer une démence.
En France, plus de 3 millions de personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer, la forme la plus commune de démence, et les médecins diagnostiquent chaque année plus de 225.000 nouveaux cas.
Le diabète est un facteur de risque de démence. En 2013, une étude a d’ailleurs détaillé un nouveau système de notation du risque de démence qui peut prédire si les personnes âgées atteintes de diabète de type 2 sont susceptibles de développer la maladie.
Dans cette nouvelle étude, l’équipe du Dr. Pierre-Yves Scarabin, de l’Institut national français de la santé et de la recherche médicale (INSERM) à Villejuif, a trouvé que le diabète combiné avec des niveaux élevés d’oestrogènes peuvent augmenter encore davantage le risque de démence.
Pour atteindre leurs conclusions, les chercheurs ont mesuré les niveaux d’oestrogènes de 543 femmes âgées de 65 ans ou plus qui n’étaient pas atteintes de démence, aux côtés de 132 autres qui avaient contracté la maladie.
Toutes les femmes ont été évaluées pour les facteurs de risques de démence, y compris le diabète, l’hypertension artérielle et la coagulation sanguine anormale, parmi d’autres facteurs de risque pour la santé du cœur.
Les chercheurs ont constaté que les femmes qui avaient des niveaux élevés d’oestrogènes étaient deux fois plus susceptibles de développer une démence, comparativement aux femmes qui présentaient des niveaux bas d’oestrogènes.
Cependant, ils ont également constaté que les femmes qui avaient à la fois un diabète et de hauts niveaux d’oestrogènes étaient 14 fois plus susceptibles de développer une démence, comparativement aux femmes non diabétiques avec des niveaux bas d’oestrogènes.
L’équipe de chercheurs a aussi observé que les femmes atteintes à la fois de démence et de diabète présentaient des niveaux d’oestrogènes 70% plus élevés que les femmes qui n’avaient que du diabète.
Des recherches antérieures ont suggéré que la thérapie à base d’oestrogènes peut avoir des effets protecteurs sur le cerveau. Par conséquent, le Dr. Scarabin explique que ses collaborateurs et lui ont été surpris par les résultats.
« Cependant, de plus en plus de preuves suggèrent une association entre de hauts niveaux d’estradiol et la démence chez les femmes ménopausées. Compte tenu de l’augmentation prévue du nombre de personnes âgées atteintes de diabète et de démence, davantage de recherches sur ce sujet doivent être conduites de toute urgence », explique le Dr. Scarabin.
Cette étude n’est pas la seule concernant les effets des oestrogènes sur le cerveau. En 2012, une étude de l’Université Johns Hopkins à Baltimore aux Etats-Unis suggérait que la thérapie hormonale pouvait affecter le risque d’Alzheimer chez les femmes, mais que ce risque dépendait du moment de la thérapie. Ils ont constaté que les femmes qui prenaient un traitement hormonal avant la ménopause pouvaient avoir un risque plus faible de développer la maladie d’Alzheimer, mais que commencer trop tard pouvait conduire à un risque accru.
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