Une nouvelle étude suggère que les personnes souffrant de trouble dépressif majeur pourraient vieillir beaucoup plus vite, comparativement aux personnes qui ne souffrent pas de dépression.
Selon le World Health report de 2001, la dépression est la première cause majeure de morbidité dans le monde. Environ 298 millions d’individus (4,3% de la population mondiale) auraient souffert de dépression en 2010. En moyenne et dans la majeure partie des pays, elle touche 8 à 12% de la population. En France, elle touche chaque année près de 3 millions de personnes entre 15 et 75 ans (8% de la population). Ce trouble semble plus fréquent chez les femmes.
Des études antérieures ont associé la dépression et le trouble dépressif majeur (TDM) avec un risque accru de maladies liées à l’âge, y compris le diabète, le cancer, l’obésité et les maladies cardiaques. Les chercheurs affirment que le « vieillissement biologique accéléré » est considéré comme l’une des causes de ces risques accrus.
Pour approfondir cette question, des chercheurs de la VU University Medical Center aux Pays-Bas ont analysé 1095 patients souffrant de TDM, aux côtés de 802 personnes qui avaient récupéré d’un TDM, et de 510 personnes en bonne santé qui n’avaient jamais eu d’antécédents de ce trouble.
Les participants avaient un âge moyen de 41,6 ans et 66,8% étaient des femmes.
Les chercheurs ont analysé la longueur des télomères de chaque individu. Un télomère est une région répétitive d’ADN qui se trouve à l’extrémité d’un chromosome, le protégeant contre toute détérioration.
Ces télomères raccourcissent à mesure qu’une personne vieillit, mais d’autres facteurs peuvent également influer sur leur longueur. En analysant la longueur de ces télomères, le vieillissement cellulaire peut être estimé.
Les résultats de l’analyse ont révélé que les patients qui souffraient de trouble dépressif majeur, ou qui ont vécu la maladie à un moment donné de leur vie, avaient une longueur des télomères plus courte par rapport aux personnes qui n’avaient pas ou qui n’avaient jamais souffert de dépression sévère.
Les chercheurs expliquent que leurs recherches indiquent que ceux qui souffrent de dépression sévère présentent une accélération de 4 à 6 ans du vieillissement cellulaire, par rapport à des individus sains.
Une sévérité plus élevée de dépression et une plus longue durée des symptômes dépressifs ont été à la fois liées à la longueur écourtée des télomères.
Les chercheurs affirment que leurs résultats ont été significatifs, même après la prise en compte des facteurs de style de vie et la santé globale des patients.
« Cette étude à grande échelle fournit des preuves convaincantes que la dépression est associée à plusieurs années de vieillissement biologique, en particulier chez ceux présentant des symptômes les plus graves et chroniques ».
Les chercheurs soulignent que, bien que d’autres études aient suggéré que les styles de vie pouvaient avoir des avantages importants dans le processus de vieillissement, il reste à voir si le processus de vieillissement peut être inversé, et si cela aurait un impact sur la dépression.
Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Molecular Psychiatry.
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