Un nouveau rapport, publié en février 2014, met en évidence le problème majeur que pose la dénutrition chez les personnes atteintes de démence, et souligne l’importance de reconnaître la nutrition comme facteur clé potentiel dans le bien-être des seniors atteints par la maladie.
L’équipe de chercheurs, dirigée par le Pr. Martin Prince du King’s College London Global Observatory for Aging and Dementia Care, a produit un rapport commandité par l’ADI (Alzheimer Disease International) et le groupe Compass : « Nutrition et démence : Examen des recherches disponibles ».
Le rapport passe en revue les recherches existantes sur les facteurs alimentaires dans l’ensemble du cycle de vie qui pourraient augmenter ou diminuer le risque de développer une démence plus tard dans la vie. Alors que l’obésité en milieu de vie peut être un facteur de risque pour développer une démence en fin de vie, la perte de poids tend à devenir un problème plus important dans la décennie précédant l’apparition clinique de la maladie et s’accélère par la suite. En effet, des recherches antérieures montrent que 20 à 45% des personnes atteintes de démence ont connu une perte de poids significative sur un an.
Le rapport détaille également les mesures qui pourraient améliorer la nutrition des personnes atteintes de démence par l’alimentation et des facteurs externes comme la modification de l’environnement : heures des repas, soutien et formation des soignants. Dans le cadre d’interventions efficaces, il y a beaucoup de potentiel inexploité pour améliorer l’apport alimentaire et l’état nutritionnel des personnes atteintes de démence.
Le Pr. Prince déclare : « Pour les personnes âgées, la dénutrition est sans doute un problème de santé plus important que l’obésité, et elle est particulièrement fréquente chez les personnes atteintes de démence. Il s’agit d’un domaine négligé de la recherche avec des implications importantes pour la qualité de vie et la santé. Alors que la perte de poids dans le cadre d’une démence est très fréquente et peut être une partie intrinsèque de la maladie, elle pourrait être évitée et nous devrions faire davantage pour résoudre le problème ».
« Nous croyons que l’accent mis dans ce rapport sur l’alimentation, la nutrition et le bien-être est une approche positive pour soutenir les personnes atteintes de démence et les soignants. Le rapport montre également que nous devons mener encore plus de recherches sur le rôle potentiel de la nutrition dans la réduction du risque de développer une démence », explique Marc Wortmann, directeur d’ADI.
Le rapport recommande :
> L’adoption de normes nutritionnelles de soins pour les personnes atteintes de démence doit être considérée dans l’ensemble des secteurs de la santé et des services sociaux ;
> Les aidants familiaux ou professionnels doivent être formés et soutenus pour comprendre et relever les défis liés au maintien d’une nutrition adéquate ;
> Des conseils fondés sur des preuves doivent être fournis pour éclairer les choix des consommateurs en matière de suppléments alimentaires ;
> Davantage de recherches doivent être menées sur les composants efficaces d’un régime qui pourrait prévenir la démence et la progression de la déficience cognitive.
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