Le délire hospitalier peut accélérer la démence chez les seniors

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De nombreux seniors hospitalisés souffrent de délire, une situation dans laquelle les patients deviennent gravement confus et désorientés. Une nouvelle recherche suggère que le délire hospitalier peut avoir des effets durables sur le déclin cognitif des seniors, accélérant potentiellement la démence.

Le délire hospitalier chez les seniors

Le délire hospitalier est une maladie souvent ignorée ou sous-diagnostiquée, affectant un grand nombre de patients âgés.

La condition est une forme temporaire de déficience cognitive pouvant durer quelques jours ou quelques semaines. Elle semble être causée par les changements provoqués par l’hospitalisation, l’isolement et la surmédication.

Environ 1 tiers des patients de plus de 70 ans éprouvent le délire et le taux augmente chez ceux qui subissent une intervention chirurgicale ou sont dans une unité de soins intensifs.

Jusqu’à présent, la condition était considérée comme normale et mise sur le compte du vieillissement normal. Mais de plus en plus d’études montrent que, bien que commune, la condition n’est pas normale. Elle peut avoir des effets cognitifs négatifs à long terme et parfois conduire à des complications, comme des caillots sanguins ou une pneumonie.

Examiner le lien entre le délire et la démence

Une équipe de chercheurs britanniques a examiné le cerveau et les capacités cognitives de 987 donneurs issus de 3 études. Les participants étaient âgés de plus de 65 ans.

Avant leur décès, les  donneurs avaient été suivis pendant 5,2 ans en moyenne, période durant laquelle les chercheurs ont enregistré l’expérience de délire de chaque individu au cours d’entretiens. Ils ont également évalué les capacités cognitives des participants.

Après le décès, les chercheurs ont effectué des autopsies pour rechercher des marqueurs neuropathologiques de la démence dans le cerveau des seniors. Sur les 987 patients, 279 (28%) avaient des antécédents de délire.

Les chercheurs ont ensuite examiné le taux de déclin cognitif et comment il interagissait avec la démence et le délire.

Traiter le délire peut retarder ou réduire la démence

Dans l’ensemble, le déclin le plus lent a été observé chez les seniors sans antécédent de délire et ayant un taux de démence faible. Le déclin cognitif le plus rapide a été constaté chez les seniors atteints de délire et de démence.

Il est intéressant de noter que les caractéristiques neuropathologiques du délire et de la démence prises ensemble ont été associées à un taux de déclin cognitif beaucoup plus élevé que ce à quoi les chercheurs s’attendaient à voir normalement pour le délire ou les processus neuropathologiques liés à la démence pris individuellement.

Comme les chercheurs l’expliquent, cela signifie que le délire peut être associé de façon indépendante aux processus pathologiques qui entraînent le déclin cognitif, qui sont différents des processus pathologiques de la démence classique.

Bien que davantage d’études soient nécessaires pour expliquer exactement comme le délire peut causer la démence, les chercheurs soulignent l’importance de cette étude et ses conséquences sur la façon dont nous comprenons et traitons cette forme de déficience mentale temporaire. « Si le délire est à l’origine d’effets négatifs sur le cerveau, nous devons augmenter nos efforts pour diagnostiquer, prévenir et traiter le délire, ce qui pourrait retarder ou réduire la démence ».

 

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