Nouvelle découverte pour la prévention des chutes chez les seniors

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Marcher sur un parking gelé en hiver requiert une intense concentration pour ne pas tomber. Une nouvelle découverte suggère qu’une grande partie de l’acte d’équilibrage que notre corps effectue face à une telle tâche arrive inconsciemment, grâce à un groupe de neurones situés dans la moelle épinière fonctionnant comme un « mini-cerveau », afin d’intégrer l’information sensorielle et faire les ajustements nécessaires afin de ne pas glisser et tomber.

La moelle épinière, le moteur de notre équilibre

Dans un article publié dans la revue Cell, des scientifiques de l’Institut Salk ont cartographié le circuit neuronal de la moelle épinière qui traite le sens du toucher. Ce circuit permet au corps, par réflexe, de procéder à des ajustements à la position du pied et à conserver l’équilibre, à l’aide de capteurs sensoriels situés dans les pieds.

L’étude, menée sur des souris, fournit le premier plan détaillé de ce circuit dans la moelle qui sert de centre de contrôle. Une meilleure compréhension de ces circuits pourrait aider dans le développement de thérapies pour les lésions de la moelle épinière et les maladies qui affectent la motricité et l’équilibre, ainsi que dans la prévention des chutes chez les seniors.

« Lorsque nous nous tenons debout et marchons, les capteurs sensoriels de nos pieds détectent les changements subtils dans la pression et le mouvement. Ces capteurs envoient des signaux à notre moelle épinière, puis au cerveau », explique Martyn Goulding, auteur principal de l’étude. « Notre étude  ouvre ce qui était essentiellement une boîte noire, car jusqu’à présent, nous ne savions pas comment ces signaux étaient codés ou transformés dans la moelle épinière. En outre, on voyait mal comment cette information tactile était fusionnée avec d’autres informations sensorielles pour contrôler le mouvement et la posture ».

Bien que le rôle du cerveau dans certaines opérations comme la philosophie, les mathématiques et l’art occupe souvent le devant de la scène, la majorité de ce que fait notre système nerveux est de collecter les informations auprès de notre environnement afin de guider nos mouvements. Marcher sur un parking glacé, par exemple, engage un certain nombre de nos sens pour nous empêcher de tomber. Nos yeux nous disent que nous sommes sur de la glace, les capteurs d’équilibre dans nos oreilles gardent notre tête au-dessus du sol, et les capteurs de nos muscles et articulations suivent les positions changeantes de nos bras et jambes.

Chaque milliseconde, de multiples flux d’informations se ruent vers notre cerveau. Une façon dont le cerveau traite ces données est le pré-traitement dans des stations sensorielles comme l’œil ou la moelle épinière.

Dans le cadre du mouvement, « des neurones dans la moelle épinière sont responsables de la combinaison de toutes les informations collectées par nos sens pour dire à nos pieds comment se déplacer », explique Goulding. « Si vous vous tenez sur une surface glissante pendant une longue période, vous remarquerez vos muscles du mollet se raidir, alors que  vous n’aviez pas remarqué que vous les utilisez. Votre corps est en mode de pilotage automatique, faisant constamment des corrections subtiles pour vous permettre d’effectuer des tâches de niveau supérieur ».

 

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