Les interventions chirurgicales sur les patients du troisième âge peuvent être risquées. Une nouvelle approche, défendue dans le magazine New England Journal of Medicine, propose de se baser sur un travail en équipe fondé sur les désirs des patients afin de déterminer si ceux-ci peut bénéficier d’un acte chirurgical.
Ce point de vue suggère que la décision d’opérer doit équilibrer les avantages et les inconvénients d’un traitement chirurgical et non chirurgical, ainsi que les valeurs et les objectifs du patient dans un cadre d’équipe comprenant le patient lui-même, sa famille, le chirurgien, le médecin généraliste et le médecin anesthésiste.
Aux Etats-Unis, un tiers des seniors Américains ont une intervention chirurgicale au cours des 12 derniers de leur vie, la plupart au cours de leur dernier mois. Pourtant les trois quarts des patients gravement malades affirment qu’ils n’auraient pas choisi la chirurgie s’ils avaient su que cela occasionnerait des complications cognitives ou fonctionnelles par la suite.
Traditionnellement, la décision d’opérer est prise après une discussion entre le chirurgien et le patient, parfois avec le conjoint, les enfants ou le personnel soignant. Cependant, cette approche ne peut pas être bénéfique pour les seniors à haut risque. Cette nouvelle approche suggère que la décision devrait être prise entre le patient et une équipe d’experts médicaux qui peuvent et doivent expliquer les avantages et les risques de chaque option (chirurgicale ou non).
« Les soins centrés sur le patient traduisent le fait que les patients prennent leurs décision de soins de santé en partenariat égal avec leurs médecins », explique le Pr. Laurent G. Glance, directeur adjoint de la recherche dans le département d’anesthésiologie à l’université de Rochester. « Ces décisions devraient être motivées par les valeurs et les préférences des patients. Pour certains d’entre eux, l’autonomie et la qualité de vie peuvent être beaucoup plus importantes que la quantité de vie ».
L’approche suggère que les patients à haut risque devraient avoir le choix entre les traitements, y compris l’absence de traitement, et recevoir l’information dont ils ont besoin pour comprendre les avantages potentiels de chaque option, la probabilité d’un bon résultat et le risque de complications.
Le Pr. Glance reconnaît que ce changement de méthode de soins pour une si petite population de patients augmenterait le coût des soins médicaux, mais que ceux-ci pourraient être atténués par le recours à des équipes virtuelles. Ainsi, chaque membre de l’équipe aurait accès aux données électroniques du patient et la discussion pourrait avoir lieu par voie électronique. Les organisations de santé américaines sont d’ailleurs déjà en train de plancher sur ce concept de virtualisation.
Alors que certains dans la communauté médicale peuvent s’interroger sur l’efficacité des soins en équipe, le Pr. Glance explique qu’avec une personne hospitalisée sur 150 mourant d’une complication, que 40% des complications faisant suite à des opérations chirurgicales, et que la moitié des complications étant évitables, de nouvelles approches doivent être explorées. « S’efforcer de prendre des décisions chirurgicales responsables et davantage centrées sur le patient au travers d’une équipe semble être une bonne chose pour commencer », conclut-il.
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