Les résultats d’une nouvelle étude peuvent rassurer nos seniors : la chirurgie et l’anesthésie sont peu susceptibles d’être impliquées dans l’apparition d’un déclin cognitif persistant ou d’un incident de démence.
Il est de croyance commune que la chirurgie et l’anesthésie peuvent stimuler le risque de développer des problèmes cognitifs chez les seniors. Or, cette nouvelle étude, qui a impliqué plus de 8500 seniors jumeaux danois, n’a démontré aucune association entre une intervention chirurgicale majeure et une anesthésie générale avec le déclin cognitif à long terme.
« Notre utilisation de jumeaux pour cette étude fournit une approche très forte pour détecter les effets subtils de la chirurgie et de l’anesthésie sur le fonctionnement cognitif, en réduisant au maximum le risque que les véritables effets de celles-ci soient mélangés avec d’autres facteurs environnementaux et génétiques », expliquent les chercheurs. « Nous n’avons trouvé aucun effet cognitif important lié à la chirurgie et à l’anesthésie sur ces patients, ce qui suggère que d’autres facteurs, tels que les niveaux cognitifs préopératoires et des maladies sous-jacentes, sont plus importants sur le fonctionnement cognitif chez les patients âgés après une chirurgie ».
Plus d’une personne sur 10 opérée a plus de 65 ans, ce qui affecte le potentiel de risques chirurgicaux, et peut créer un dysfonctionnement cognitif post opératoire durant quelques semaines après l’intervention. Mais les effets de la chirurgie, de l’anesthésie, des conditions de santé préexistantes, et d’autres facteurs ont été jusqu’à présent peu clairs. Ce court dysfonctionnement cognitif postopératoire conduit à la perte de mémoire à long terme et la capacité à apprendre, à se concentrer et à penser diminue. Cependant, cette nouvelle étude suggère qu’il est peu probable que ce soit lié aux effets d’une intervention chirurgicale.
Dans cette étude, les chercheurs ont analysé l’association entre l’exposition à la chirurgie et le niveau de fonctionnement cognitif dans un échantillon de 4299 jumeaux de moins de 70 ans et de 4204 jumeaux de plus de 70 ans. Les résultats cognitifs d’un groupe de jumeaux ayant subi une intervention chirurgicale majeure ou mineure de la hanche ou du genou ont été comparés à ceux d’un groupe de référence, composé de jumeaux n’ayant subi aucune chirurgie.
Les résultats des tests ont également été comparés dans une analyse intra paire de jumeaux, dont l’un avait été exposé à une chirurgie, et l’autre pas.
Les jumeaux qui avaient subi une intervention majeure ont obtenu des scores cognitifs légèrement inférieurs par rapport au groupe de référence, mais par rapport à leur double, lorsque les facteurs environnementaux génétiques ont été ajustés, aucune association n’a été observée.
En outre, les jumeaux qui ont subi une chirurgie de remplacement du genou ou de la hanche ont obtenu des scores cognitifs légèrement plus élevés, mais la différence n’a pas été statistiquement significative.
Aucune différence n’a été trouvée dans le groupe de chirurgie mineure par rapport au groupe de référence.
Les résultats suggèrent donc que le fonctionnement cognitif préopératoire et des maladies sous-jacentes sont plus importants pour le fonctionnement cognitif postopératoire que les effets-mêmes d’une chirurgie.
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