Un rapport publié par Alzheimer’s Australia et The Centre for Healthy Brain Ageing suggère que l’action sur les mesures préventives de santé pourrait réduire le risque de démence pour les générations futures.
Les projections mondiales de la prévalence de la démence dans les prochaines décennies ont été la source d’une grande préoccupation pour les systèmes de santé dans le monde entier. Le rapport mondial 2010 sur Alzheimer estime qu’il y avait 36 millions de personnes atteintes de démence en 2010, avec un doublement attendu tous les 20 ans jusqu’à atteindre 115 millions de personnes touchées en 2050.
Ces chiffres, qui donnent à réfléchir, reposent sur l’hypothèse que la prévalence de démence ajustée selon l’âge resterait constante et que la population continuerait à vieillir selon le taux actuel. Or, cette hypothèse est désormais remise en question dans la mesure où il apparaît des preuves que l’incidence de la démence semble décliner chez les personnes âgées. Il semblerait que ce phénomène soit relativement nouveau, pas plus d’une décennie, et resterait limité aux pays à forts revenus.
Les raisons de ce changement ne sont pas encore comprises, mais l’éducation, des environnements plus stimulants et le contrôle des facteurs de risque vasculaire peuvent y avoir contribué. Les données sont encore préliminaires et d’autres études sont nécessaires pour établir l’ampleur de ce changement et en comprendre les causes. Il convient cependant de noter que la baisse n’est pas assez forte pour compenser la hausse de la prévalence de la démence due au vieillissement de la population et en conséquence, les investissements et les efforts pour développer de meilleurs traitements et soins pour les personnes atteintes de démence doivent être poursuivis.
Le rapport intitulé « L’incidence de la démence déclinerait-elle ? » rassemble les résultats des recherches qui suggèrent que les taux d’incidence de la démence peuvent être modifiables par le mode de vie et les facteurs environnementaux, tels que l’amélioration de l’éducation et des soins de santé.
Ita Buttrose, président d’Alzheimer’s Australia a déclaré que le rapport soulignait l’importance de changer la façon dont nous regardons la démence.
« Les changements dans le cerveau qui conduisent à la démence commencent 20 ans avant l’apparition des symptômes. Les gens de tous âges ont la possibilité de modifier leur mode de vie simplement, réduisant ainsi leur risque de démence, comme augmenter son activité physique et contrôler sa pression artérielle et son cholestérol. Pourtant, de nombreuses personnes ne connaissent pas toujours les liens entre la démence et d’autres maladies chroniques. D’autres travaux doivent être menés pour lier la démence aux stratégies de prévention sanitaire concernant le tabac et l’alcool, et pour les maladies chroniques comme les maladies cardiovasculaires et le diabète ».
Le rapport recommande que les gouvernements du monde entier adoptent des stratégies de santé préventives qui embrassent à la fois la santé physique et celle du cerveau dans la promotion de modes de vie sains. Cependant, il avertit également que le nombre total de personnes atteintes de démence va continuer à augmenter, en raison du vieillissement naturel de la population.
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