L’utilisation prolongée de benzodiazépines augmentent le risque d’Alzheimer

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Selon une nouvelle étude, l’utilisation de médicaments composés de benzodiazépines augmenterait le risque d’Alzheimer.

Les benzodiazépines, des effets néfastes connus

La démence, principale cause de dépendance chez les seniors, affecte actuellement environ 45 millions de personnes dans le monde. Ce nombre devrait doubler tous les 20 ans en raison de la croissance de la population pour atteindre, selon les estimations officielles, 135 millions de personnes en 2050.

Il n’existe aucun traitement efficace contre la démence, de sorte que l’identification des facteurs de risque modifiables est essentielle pour éviter ces conséquences humaines prévues et les coûts sociaux.

Des recherches antérieures ont identifié un risque accru de démence chez les utilisateurs de benzodiazépines, mais le mécanisme derrière cette association, ainsi que la posologie liée au risque, n’ont jamais été très clairs.

Principalement employés pour traiter l’anxiété et l’insomnie, les benzodiazépines sont très largement utilisées dans les pays développés, en particulier chez les personnes âgées, la France étant l’un des plus gros consommateurs au monde avec plus de 25 millions de personnes traitées entre 2006 et 2011.

En raison de symptômes de sevrage forts, et parce que l’efficacité à long terme des benzodiazépines reste non prouvée, les directives internationales recommandent une utilisation à court terme de ces médicaments, moins de 4 semaines, au risque de provoquer l’apparition d’une dépendance et d’une accoutumance.

Cependant, bien que les benzodiazépines soient également connues pour affecter la mémoire et la cognition, prouver qu’elles contribuent à l’apparition des symptômes de démence n’est pas facile. Cela s’explique en partie parce que les symptômes que les benzodiazépines traitent – anxiété, insomnie et dépression – sont également des symptômes rencontrés dans les années suivant l’apparition de la démence.

Un risque accru d’Alzheimer

Pour cette nouvelle étude, les chercheurs ont suivi le développement de la maladie d’Alzheimer auprès d’un échantillon de seniors québécois et canadiens pour lesquels on avait prescrit des benzodiazépines, et ont analysé des données issues de l’assurance maladie.

Durant une période de 6 ans, les chercheurs ont identifié 1796 cas d’Alzheimer. Chaque cas a été apparié à l’âge, le sexe et la durée du suivi, puis comparé avec des gens sains d’un groupe témoin de 7184 sujets.

L’étude a révélé que la consommation de benzodiazépines pendant trois mois ou plus était associée à un risque accru d’Alzheimer de 51%. Plus il y a d’exposition aux benzodiazépines, plus il y a de risque d’Alzheimer.

Les chercheurs affirment que leurs résultats sont d’une importance majeure pour la santé publique, en particulier compte tenu de la prévalence et de la chronicité de l’utilisation des benzodiazépines chez les seniors et le taux élevé et croissant de la démence dans les pays développés.

« Il est maintenant crucial d’encourager les médecins à trouver un juste équilibre entre avantages et risques lors de prescription d’un traitement à base de benzodiazépines et de produits connexes chez les personnes âgées », expliquent les auteurs.

Dans un éditorial associé à la publication de l’étude dans la revue BMJ, les auteurs signalent que bien que les benzodiazépines figurent dans la liste des médicaments inappropriés pour les personnes âgées de l’American Geriatrics Society, en 2012, près de 50% des seniors continuaient d’en utiliser.

 

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