Des chercheurs affirment que les prévisions officielles sous-estiment combien de temps les gens vont vivre dans le futur, ce qui ne permettra pas d’anticiper de manière adéquate la nécessité d’investissements supplémentaires en matière de santé, de services sociaux et de retraite pour les seniors.
La nouvelle étude, publiée dans la revue The Lancet, estime également que l’inégalité régionale de l’espérance de vie augmentera, en soulignant la nécessité d’aider les zones défavorisées pour rattraper les régions riches.
Des chercheurs de l’Imperial College of London ont développé des modèles statistiques utilisant les registres de décès, comprenant l’âge, le sexe et le code postal, de 1981 à 2012, pour prévoir l’espérance de vie à la naissance pour 375 districts en Angleterre et au Pays de Galles.
Ils prédisent que l’espérance de vie à l’échelle nationale va augmenter pour les hommes de 79,5 ans en 2012 à 85,7 ans en 2030, et pour les femmes de 83,3 ans à 87,6 ans. La réduction de l’écart de la longévité entre les hommes et les femmes a commencé il y a près de 50 ans et continuera sur cette tendance.
Les prévisions pour 2030 sont plus élevées que celles de l’Office national des statistiques, de 2,4 ans pour les hommes et de 1,0 an pour les femmes.
Les personnes vivant dans les zones de plus grande longévité en 2012, identifiées dans le sud de l’Angleterre et les quartiers aisés de Londres, seront amenées à vivre 7 à 8 ans de plus que celles de certaines parties de l’Angleterre comme Blackpool, Liverpool et Manchester, et du Pays de Galles, soit l’équivalent de la différence d’espérance de vie nationale entre le Royaume-Uni et le Sri Lanka ou le Vietnam. En 2030, l’écart devrait croître de plus de 8 ans.
Même au cœur de Londres, l’inégalité entre les quartiers est frappante, avec les résidents de Kensington et Chelsea vivant 5 à 6 ans de plus que ceux de Barking, Dagenham et Tower Hamlets.
« Cette plus grande espérance de vie que nous prédisons signifie davantage de pensions de retraite. Les services sociaux et de santé devront servir une population plus âgée que prévu. Nous prévoyons également la croissance des inégalités, avec de plus fortes augmentations de l’espérance de vie pour les personnes situées dans les régions riches que dans les zones défavorisées. Cela signifie que les gens riches vont bénéficier davantage des services sociaux et de santé que les personnes pauvres, et doivent donc être prêts à payer des impôts plus élevés », explique le Pr. Majid Ezzati, directeur de l’étude.
« Le NHS joue un rôle très important dans la réduction des inégalités de santé au Royaume-Uni. Il est vital qu’il reçoive l’investissement nécessaire pour continuer à fournir des soins de haute qualité à tous les citoyens. Les déterminants sociaux et économiques ont un impact énorme sur la santé de la population, de sorte que nous devrions également être préoccupés par la façon dont les politiques sociales qui touchent les personnes défavorisées pourraient également contribuer à l’augmentation des inégalités de santé ».
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