Les analgésiques augmenteraient l’arythmie chez les seniors

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Une étude conclut que l’utilisation actuelle des analgésiques et anti-inflammatoires peut augmenter le risque d’irrégularité du rythme cardiaque (fibrillation auriculaire) chez les seniors.

La fibrillation auriculaire

La fibrillation auriculaire, aussi appelée arythmie, est une anomalie du rythme cardiaque qui touche environ 750.000 Français. Il s’agit du trouble le plus fréquent du rythme cardiaque qui consiste en une activation anarchique des oreillettes qui entraîne une absence presque totale des contractions auriculaires et une augmentation des contractions des ventricules du cœur.

Les symptômes les plus courants sont des essoufflements et des palpitations. La prévalence de la maladie augmente avec les années, avec une croissance progressive à partir de 40 ans. L’âge moyen des patients est de 70 ans.

Il a déjà été prouvé que l’arythmie est liée à un risque accru d’AVC, d’insuffisance cardiaque et réduit l’espérance de vie. Par ailleurs, l’utilisation de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens présente un risque accru de problèmes cardiovasculaires et d’infarctus.

De nombreuses études se sont consacrées à ce trouble cardiaque et en une décennie, les connaissances sur le sujet ont évolué de façon majeure, ce qui a permis d’adopter de nouvelles approches thérapeutiques.

Les AINS, un facteur de risque d’arythmie chez les seniors

Cette dernière étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue BMJ,  s’est attachée à suivre 8423 personnes participant à la Rotterdam Study, une étude basée sur le suivi d’une population néerlandaise concernant le développement de la fibrillation auriculaire et ses facteurs de risques associés chez les adultes âgés de plus de 55 ans depuis 1990.

La moyenne d’âge des participants était de 68,5 ans, et plus de la moitié (58%) était des femmes.

Les cas d’arythmie ont été diagnostiqués à l’aide d’ECG (électrocardiogramme), tandis que les détails des médicaments prescrits aux participants de l’étude ont été recueillis auprès des pharmacies qui collaboraient sur le projet de recherche.

Pendant la période de suivi qui a duré 13 ans, 857 des 8423 participants ont développé une arythmie, 261 d’entre eux n’avaient jamais utilisé de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), et 42 prenaient ce type de traitement.

L’utilisation actuelle des AINS a été associée à une augmentation de 76% du risque de fibrillation auriculaire comparativement aux personnes qui n’en prenaient pas, après la prise en compte d’autres facteurs de risque tels que l’êge, le sexe, et les problèmes cardiovasculaires sous-jacents.

En outre, l’utilisation récente (dans les précédents 30 jours) de ces médicaments a été liée à un risque 84% plus élevé de fibrillation auriculaire. Alors qu’il y avait une tendance de prescriptions de doses de AINS plus élevées, et donc par extrapolation un risque supérieur d’arythmie, cette tendance n’a pas pu statistiquement significative.

Les auteurs de l’étude suggèrent que les AINS peuvent contribuer à la fibrillation auriculaire car ils inhibent la production de l’enzyme cyclo-oxygénase, ce qui peut augmenter la pression artérielle en raison de la rétention d’eau par l’organisme. De plus, l’utilisation peut également produire des inflammations sous-jacentes, ce qui peut augmenter le risque de fibrillation auriculaire.

Quelle que soit l’explication, « le mécanisme sous-jacent à cette association entre les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens et la fibrillation auriculaire mérite davantage d’attention », concluent les chercheurs.

 

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