Alzheimer : les changements cérébraux surviennent 34 ans avant les symptômes

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De plus en plus de preuves suggèrent que des modifications du cerveau peuvent se produire des décennies avant que les personnes ne présentent les premiers symptômes cliniques de la maladie d’Alzheimer.

Étudier les points de changement du cerveau dans la maladie d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer touche environ 35 millions de personnes, un chiffre qui devrait tripler d’ici 2050. La détection précoce est donc primordiale pour enrayer cette épidémie mondiale.

Pour déterminer à quel moment se produisent les changements biochimiques et anatomiques, des chercheurs américains ont examiné les dossiers médicaux de 290 personnes âgées d’au moins 40 ans. Les scientifiques ont accédé aux données du projet BIOCARD, qui vise à découvrir les prédicteurs du déclin cognitif.

La majorité des participants avaient au moins un parent au premier degré atteint de la maladie d’Alzheimer, ce qui augmentait considérablement leur risque de développer cette maladie.

Les chercheurs ont eu accès aux échantillons de liquide céphalo-rachidien des participants et à des examens du cerveau par IRM, que les scientifiques avaient collectés tous les deux ans entre 1995 et 2013, dans le cadre de l’étude BIOCARD.

Au cours de la même période, les scientifiques de BIOCARD ont réalisé cinq tests standard chaque année. Ils ont examiné la mémoire, l’apprentissage, la lecture et l’attention des participants.

Au début de la nouvelle étude, les chercheurs ont jugé tous les participants normaux sur le plan cognitif, mais à la fin de l’étude, 81 participants avaient développé la maladie d’Alzheimer.

Les niveaux de tau changent 34 ans avant les symptômes

Les chercheurs ont découvert chez les participants ayant développé la maladie d’Alzheimer des signes de déficience cognitive 11 à 15 ans avant l’apparition de tout symptôme. Ces signes subtils étaient visibles à partir de légers changements dans les résultats des tests cognitifs, mais les participants ne présentaient aucun symptôme à ce stade.

Les chercheurs ont également découvert des taux élevés de protéine tau, un biomarqueur de la maladie d’Alzheimer, chez ces participants. En fait, ils ont détecté des taux plus élevés de cette protéine environ 34 ans avant l’apparition des symptômes. En outre, les niveaux d’une version modifiée de la protéine tau appelée p-tau ont augmenté 13 ans avant l’apparition des symptômes visibles de troubles cognitifs.

Enfin, les chercheurs ont également utilisé des algorithmes informatiques pour suivre les changements cérébraux chez les participants au fil du temps. Ils ont attribué des numéros à différentes parties du cerveau et ont constaté que le taux de changement du lobe frontal médian était légèrement différent chez les participants atteints de la maladie d’Alzheimer. Le lobe frontal médian est associé à la mémoire, et les chercheurs ont remarqué les changements survenus dans cette région du cerveau 3 à 9 ans avant que les participants ne deviennent symptomatiques.

« Plusieurs mesures biochimiques et anatomiques peuvent être observées évoluant jusqu’à une décennie ou plus avant l’apparition des symptômes cliniques », commentent les chercheurs. « Notre étude suggère qu’il est possible d’utiliser l’imagerie cérébrale et l’analyse du liquide céphalo-rachidien pour évaluer le risque de maladie d’Alzheimer au moins 10 ans avant l’apparition des symptômes les plus courants, tels que la déficience cognitive légère ».

 

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